Un thriller fantastique qui recèle encore bien des mystères.

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Je voudrais tout d'abord à nouveau remercier la Masse Critique Babelio ainsi que les Éditions du Palémon pour cet envoi.

J'en profite pour valider la catégorie n°53 (Livre dans lequel il y a un dragon) du Défi Lecture 2022. 

Concernant la couverture, j'aime beaucoup. Je ne suis pas fan du rouge en général, mais je trouve que le choix de cette teinte augmente l'ambiance oppressive de la couverture et va vraiment bien au château de Trécesson.

Photo de Philippe Manguin

Concernant la plume, j'ai apprécié découvrir celle de Gérard Lefondeur, plutôt agréable et fluide. J'ai parfois eu quelques réserves concernant le rythme de la ponctuation, mais c'est un avis tout à fait personnel qui ne sera pas forcément le vôtre. Il y a la présence de quelques coquilles à signaler, mais rien de bien méchant.

Yann Kardec a vingt-huit ans et vit désormais à New-York, loin de sa Bretagne natale et de sa famille. Suite au décès de son père, il se presse de rentrer chez les siens. Mais sa réalité va alors voler en éclats puisqu'il va apprendre qu'il est l'héritier d'un serment familial remontant aux Templiers, serment (ou malédiction ?) dont son père a tenté de le protéger en l'éloignant des Kardec.

Après tout, pourquoi pas ? Quelle famille n'a pas de secrets ou de squelettes dans son placard ? Mais plus que ça, Yann va devoir intégrer et ingérer le fait qu'il existe un Autre Monde en parallèle du nôtre et que les créatures peuplant ce qu'il a toujours pris pour des légendes sont en fait bel et bien réelles.

Je vous l'accorde, tout ça en plus de la mort de son père, ça fait beaucoup pour un seul homme !

Il n'est donc pas étonnant qu'il tende un peu le dos, se montre septique, parfois cynique, fasse preuve d'auto-dérision, hésite, fasse un pas en avant puis un en arrière... C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié pour son caractère et sa façon de gérer les choses. Il est un peu dépassé mais pas bête, ni trop lâche ni trop tête brûlée. Loyal à sa famille. Il est humain, tout simplement, avec ses qualités et ses défauts.

Mais il n'est pas le seul personnage intéressant de ce livre. Pierre, le grand-père m'a aussi plu, de part son expérience, son calme et son humour. Jean, le père, n'est pas non plus inintéressant et, je pense, est bien plus complexe et intelligent que l'on a voulu nous le faire croire au début.

Plus qu'une intrigue familiale, il y a aussi le sort du monde dont dépend cette famille, menacé par une entité apparemment aussi vieille que le monde lui-même ou presque. Dangereuse. Belle. Et immortelle.

Elle n'est malheureusement pas seule dans sa quête de la Clé qui lui permettra d'assouvir ses sombres dessins. Nombres de créatures obscures sortent alors de ce que tout le monde prend pour des légendes et des mythes. De ce que nous révèle ce tome, je suis certaine que Diane nous réserve quelques surprises dans les prochaines tomes.

J'adore tout ce qui touche aux mythes et aux légendes, et je dois avouer que j'ai été servie de ce côté-là, entre la Dame Blanche, les Lavandières de Nuit, la Banshee, l'Ankou, les Anaons, les Korrigans... mais aussi les Sidhes Noirs, les Elfes, les Dragons, les Succubes, les Licornes...
Le travail de recherches et de documentation est impressionnant. J'ai beaucoup apprécié les citations an début de certains chapitres (la bibliographie à la fin aussi).

L'auteur sait aussi jouer de sa plume en réinterprétant certains faits et personnages historiques pour les inclure de façon totalement naturelle dans son roman, nous plongeant dans l'univers des légendes celtes, souvent via son côté sombre, tant qu'à faire.

Ce premier tome de la trilogie ne comporte pas énormément d'action, même s'il y en a un peu, il est plutôt explicatif. Pour nous, comme pour Yann, qui se retrouve plongé dedans jusqu'au cou alors qu'il n'a rien demandé. L'auteur nous pose les bases au temps des Templiers, nous en apprend donc plus sur leur mission ainsi que sur celle des Kardec, mais prend aussi le temps de nous expliquer certains passages forts du peuple des Tuatha. Sans compter l'histoire et les secrets familiaux qui sont expliqués au dernier Kardec de la lignée, ainsi que son initiation. Pour autant, il n'y a pas de temps morts. Les chapitres courts aident à une lecture plus rapide. Les nœuds celtes en fin de ces derniers participent à l'ambiance du livre.

L'action est cependant là à point nommé, correspondant souvent à des passages anxiogènes et nimbés de fantastique sombre pour les protagonistes. Le tout sur fond de vengeance familiale. Beh oui, le paternel de Yann a été tué, ça le chatouille forcément un peu de vouloir faire justice.

Le récit est construit sur plusieurs points de vues, même si principalement sur celui de Yann, qui est le protagoniste principal, à la première personne. Il y a cependant un chapitre ou deux, de son point de vue, qui sont à la troisième personne. J'ai trouvé ça étrange.
J'ai par contre aimé l'alternance du passé et du présent, qui ramenait un peu de souffle au récit.

Concernant la fin de ce premier tome... et bien elle appelle à la lecture du second. Tant par le mystère que Yann doit résoudre via son enquête que par les sentiments qui l'animent et vont le mener plus loin dans sa mission et dans sa vengeance personnelle. Ce que je peux tout à fait comprendre.

En résumé, j'ai passé un bon moment entre les pages de ce thriller fantastique teinté de sombres légendes et mythologies celtiques et bretonnes (j'adore !). J'ai autant aimé les inclusions dans le passé que dans l'Autre Monde et les répercussion que cela a sur le présent. Le côté explicatif et qui pose le décor pourrait déplaire à certains, mais j'ai au contraire trouvé ça intéressant, sans compter qu'il n'y a pas de temps mort. Je terminerai par les personnages que j'ai trouvé travaillés, agréables et nous réservant encore quelques surprises pour la suite. Suite que j'ai envie de lire. ^^

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