Blog d'une passionnée de lecture.
Qu'avez-vous fait pour qu'ils vous cherchent ?
27 novembre 2022, quartier résidentiel des Pins-Neufs,
1h11 : Étienne Linerti entend un cri provenant de l’extérieur. Depuis sa fenêtre, il aperçoit sa voisine d’en face ramper hors de sa maison, les jambes arrachées. Avec son épouse Sylvie, ils tentent de la secourir : la victime disparaît avant leur arrivée.
1h38 : Deux agents de gendarmerie entrent dans le domicile des voisins. Ils ouvrent le feu et n’en ressortent pas.
1h43 : Le quartier est plongé dans un mystérieux brouillard.
1h50 : Un inconnu frappe à la porte des Linerti. Il a été mordu au bras par quelque chose avec des yeux jaunes. Il meurt quelques minutes plus tard.
Le cauchemar ne fait que commencer pour Étienne, Sylvie, Aurélien, Marion et Nicolas. Car en plus des dangers et des horreurs qui se cachent dans la brume, certains habitants de ce quartier habituellement tranquille semblent cacher de sombres secrets…
Amateurs de suspens et d’épouvante, Ils viennent pour nous, saura vous donner des sueurs froides jusqu’au dénouement final.
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Je valide la catégorie n°71 (Livre qui contient une expression avec le mot “poudre”) du Défi Lecture 2023.
Concernant la couverture, je la trouve vraiment adaptée au roman : la brume qui semble sortir de la maison, les traces de sang dans l'allée qui vont jusqu'à l'intérieur, le côté sombre... Non, franchement elle donne vraiment envie (enfin si on aime ce style de lecture, bien entendu). Je dois ajouter que je possède la version deluxe acquise via Ulule. La couverture de cette dernière a eu le privilège de se voir dotée de vernis sélectif, ce qui donne du relief et de la brillance au titre, au nom de l'auteur ainsi qu'au sang. Le résultat n'en est qu'encore plus beau. ^^
Concernant la plume d'Anthony Lamacchia, je l'ai une nouvelle fois retrouvée avec plaisir. J'apprécie toujours autant sa fluidité, son rythme, son vocabulaire maîtrisé ainsi que de belles descriptions. Et, bien entendu, sa maîtrise du genre de l'épouvante/horreur. J'ai aussi souri au fait de retrouver sa patte dans sa façon de fréquemment appeler ses personnages par leur prénom et leur nom de famille. ^^
Quelques coquilles à signaler, mais rien de méchant.
Nous nous trouvons dans un petit quartier résidentiel, dans la maison de la famille Linerti (qui a emménagé depuis peu), composée des parents, Sylvie et Étienne, ainsi que de leurs deux enfants, Marion et Aurélien. Nicolas, le meilleur ami d'Aurélien est aussi présent.
C'est le milieu de la nuit, Étienne Linerti souffre d'insomnie et se lève. Ses pensées tourbillonnent, mais un hurlement l'en tire bientôt. Il comprend très vite que cela vient de chez les voisins d'en face et l'horreur commence alors qu'il se rend compte que la voisine tente de se trainer hors de chez elle, laissant une mare de sang dans son sillage alors que ses jambes semblent avoir été arrachées.
Alors qu'Étienne ne sait pas s'il doit lui porter secours ou rester en sécurité chez lui, les appels à l'aide réveillent toute la famille qui cherche à comprendre ce qu'il se passe. Le temps pour Sylvie de convaincre son mari d'aller aider la pauvre femme, celle-ci disparait dans un dernier cri. Ils appellent alors la police... et les deux gendarmes ne ressortent jamais de cette maison, non sans avoir tiré quelques coups de feu. Ensuite, c'est un inconnu qui vient frapper à leur porte, blessé et disant avoir été mordu par quelque chose aux yeux jaunes... avant de brutalement mourir quelques minutes plus tard.
Alors que la brume envahit tout le quartier, alors que des bruits inquiétants et non identifiés retentissent un peu partout, alors que le danger semble rôder dans la nuit, les Linerti sont loin de se douter que l'horreur vient tout juste de commencer et qu'elle n'est pas prête de se terminer... Cette nuit sera sans doute la plus longue de leur vie... encore faudrait-il qu'ils en réchappent ! Ce qui ne sera pas chose aisée avec ce qui se cache dans le brouillard... Croyez-moi, vous n'aimeriez pas habiter le même quartier, oh ça non !
Anthony Lamacchia maitrise parfaitement le bon dosage entre horreur, sang, émotion, survie et suspense. Concernant la notion de gore, je pense qu'elle est propre à la sensibilité de chacun. Pour moi, ce roman ne livre pas du gore pour du gore. C'est un livre d'épouvante, donc les scènes sanglantes sont présentes, ce qui est tout à fait normal. Mais l'auteur ne s'appuie pas non plus sur des descriptions trop poussées de ses pauvres victimes. Après, dans un film, je ne dis pas, ça le serait certainement un peu, entre l'image et le son... Brrrr ! Je pense néanmoins que les phobiques d'hémoglobine devraient passer leur chemin.
Anthony Lamacchia sait aussi comment arriver à toucher son lecteur par le biais des émotions très fortes de ses personnages, perdus au milieu de la brume envahissante. Ces derniers ne nous transmettent peut-être pas une terreur pure (Après tout, nous sommes en sécurité chez nous... Attendez ! Eux aussi l'étaient... au début...), mais ils nous font néanmoins ressentir une certaine angoisse à l'idée des prochaines monstruosités qu'ils pourraient croiser croiseront. Sans compter le fait qu'on ne sait pas à l'avance s'ils y survivront...
J'ai beaucoup aimé la construction des chapitres. Chacun commence avec l'heure qu'il est et est du point de vue d'un membre de la famille Linerti, même si Étienne est celui qui revient le plus souvent. Il y a aussi quelques interludes, antérieurs à cette nuit fatidique, qui annoncent la date ainsi que le narrateur. Je les ai beaucoup appréciés, parce qu'ils rajoutent un petit plus et permettent de mettre en valeur certains évènements, ainsi que de mieux connaître d'autres personnages, extérieurs à cette famille.
Le personnage le plus intéressant (attention, je ne dis pas du tout que les autres ne le sont pas !) est sans conteste le père, Étienne, un anti-héros qui semble parfois avoir un comportement bipolaire. Il est plutôt assez lâche et doit souvent être "poussé" et encouragé pour trouver un peu de ce dernier. Mais c'est surtout son rapport à sa famille qui le rend assez unique. Il aime sa femme et ses enfants mais, paradoxalement, il ne rêve que de calme, de solitude et de temps libre, sans responsabilités. Ce sont ces deux sentiments qui vont se battre en lui tout au long du livre, entre amour et envie de liberté, mais aussi la peur d'être un mauvais père. C'est encore plus mis en avant avec ce que contiennent les parenthèses dans certaines phrases. Vous verrez... C'est vraiment très bien pensé.
Anthony Lamacchia aborde là le sujet de la paternité, de celui de mari, des responsabilités qui en découlent... et de l'envie de ne pas les assumer et d'être juste... libre. Tout parent n'a peut-être pas ressenti ça, mais je pense que c'est quelque chose que tous pourraient ressentir.
Concernant la fin, honnêtement, je n'avais rien vu venir. Je me suis faite avoir en beauté et le choc n'en a été que plus grand. C'est très réussi. La toute fin m'a laissé un désagréable frisson qui glissait le long de ma colonne vertébrale.
En résumé, j'ai passé un excellent moment avec de roman horrifico-fantastique que j'ai eu bien du mal à lâcher (pour preuve, je l'ai lu en moins de vingt-quatre heure) et qui démarre au quart de tour dès le premier chapitre et ne perd pas son rythme, jusqu'à sa conclusion. L'auteur maîtrise parfaitement son dosage entre horreur, suspense, survie et émotions. Les personnages sont bien travaillés et exploités, surtout celui d'Étienne, qui est vraiment très intéressant dans son rôle d'anti-héros.
Si vous aimez frissonner, nul doute possible, ce roman est fait pour vous !
Pour le dévorer, c'est par ici.