• Interview Southeast Jones

    Southeast Jones  

     

     ~ * ~ * ~

     

    Tout d’abord, présentez-vous un peu.

    Je suis un presque soixantenaire plutôt casanier. Je mène une vie calme, presque routinière, aux côtés de mon épouse et de mes chats. Je suis Belge et je vis à Seraing, dans ce qui fut longtemps l’un des plus gros bassins industriels liégeois.

     

    Quels ont été les auteurs qui ont bercé votre enfance ?

    Parmi les plus connus : Simak, Van Vogt, Silverberg, Dick, Bradbury, Moore et Kutner. Si je devais citer ceux dont je me souviens, il me faudrait deux pages !

     

    Depuis combien de temps écrivez-vous ?

    Difficile à dire, ma première nouvelle est parue dans un journal de quartier, je devais avoir aux alentours de quatorze ans, quarante-cinq ans au bas mot, mais c’est sans doute un peu plus, j’ai toujours aimé raconter des histoires.

     

    Combien de livres à votre actif ?

    Un seul, le recueil de nouvelles que vous avez lu. Les autres (les anthologies des Éditions Les Artistes Fous Associés) sont des ouvrages collectifs, le fruit du travail d’une formidable équipe travaillant de concert.

     

    Pourquoi ce choix de vous lancer dans la science-fiction ? Qu’est-ce qui vous attire dans ce genre ?

    Je pourrais vous répondre que c’est parce que j’aime ça, que j’en lis depuis toujours et que j’en lirai toujours, mais c’est surtout parce que j’en ai besoin. Que voulez-vous, je suis un rêveur ! Quant à ce qui m’attire, c’est de pouvoir laisser libre cours à mon imagination, il n’y a pas de limite, car tous les genres peuvent être explorés par le biais de la science-fiction.

     

    D’où vient votre inspiration ?

    De mes rêves ou de mes cauchemars, des informations, des nouvelles avancées technologiques, mais aussi de mes espoirs et de mes angoisses, parfois de rien. C’est comme un déclic, une simple idée en entraîne une autre et ça fait « tilt ».

     

    Avez-vous dans votre recueil une nouvelle qui vous tient particulièrement à cœur ?

    Non, pas vraiment ; toutes contiennent une petite partie de moi, elles sont assez représentatives de ce que je suis, il y a des thèmes récurrents dans chacune d’elles : la mort et la survivance, l’espoir, et la crainte de l’Avenir, Dieu et l’Homme, la connaissance… Mes questions et mes angoisses se cachent derrière chaque mot, d’une certaine façon, en lisant mes nouvelles, c’est un peu moi que le lecteur découvre.

     

    Pourquoi le choix des opossums parmi tous les animaux ? (J’avoue que j’attends votre réponse avec impatience.)

    Au risque de vous décevoir, je l’ignore, j’ai un jour tapé ces mots : Notre-Dame des Opossums ; quand je suis en manque d’idée, j’écris des titres potentiels et de courts synopsis, parfois une simple liste de mots-clef – la plupart ne seront jamais utilisés ou changeront une fois le texte terminé - pour essayer de stimuler mon imagination. Souvent, le déclic ne se fait que des semaines, voire des mois plus tard.

     

    « Il sera une fois… » amène à se poser beaucoup de questions sur l’avenir du monde. Comment voyez-vous celui-ci d’ici une centaine d’années ?

    En vérité, si je me base sur l’actualité, je ne lui vois pas d’avenir. Je ne veux pas dire par là que ce sera la fin du monde, mais peut-être bien, la fin d’un monde, celui que nous connaissons. Je ne suis pas certain que cela soit si dramatique, l’Humanité a tendance à se croire plus importante qu’elle ne l’est en réalité, ma nouvelle Début de semaine illustre d’ailleurs parfaitement mes propos. Je suis un rêveur, alors je rêve, mais il ne m’appartient pas d’analyser mes songes, je laisse ce soin au lecteur, à lui d’en tirer ses propres conclusions.

     

    Croyez-vous que la Terre soit la seule planète habitée ?

    Franchement, non. Une telle exception dans l’univers me semble inimaginable, il y a forcément de la vie ailleurs.

     

    Comment écrivez-vous ? Avez-vous des rituels ? Écoutez-vous de la musique ou préférez-vous être au calme ?

    J’écris généralement très lentement car j’ai tendance à travailler sur plusieurs textes à la fois, mais dans l’urgence, et pour autant que l’inspiration soit là, je suis une véritable locomotive. Je n’ai pas de rituel particulier, je m’installe au clavier, je relis mes textes en cours, puis je travaille sur celui qui me parle le plus sur le moment. J’attache peu d’importance à ce qui se passe autour de moi lorsque j’écris, j’ai fréquemment de la musique dans les oreilles, principalement du hard ou du métal que j’écoute à fond, mais ce n’est pas ça qui m’aide vraiment, en réalité, j’oublie ce qui se passe autour de moi, il est fréquent que je ne réponde pas lorsqu’on me parle, je suis tout simplement ailleurs.

     

    Avez-vous l’ensemble de votre histoire en tête, ou il y a-t-il une grande part d’improvisation ?

    Lorsque je pense une histoire, j’ai souvent une idée très précise du début et de la fin, entre les deux, c’est un peu plus compliqué. C’est dans ce milieu qu’intervient l’improvisation, mais je vais rarement là où je le voudrais, dans l’absolu, c’est presque l’histoire qui se construit elle-même, et à la fin, le résultat final n’a souvent plus aucun rapport avec l’idée d’origine.

     

    Combien d’heure écrivez-vous par jour ?

    C’est variable, une heure, parfois deux, trois, ou toute une nuit, parfois pas du tout, j’ai aussi une vie, et elle est plutôt bien remplie.

     

    Quelle est la première personne à lire ce que vous écrivez ?

    J’ai la chance d’avoir une épouse qui partage mes goûts littéraires, elle me donne son avis, me fait des suggestions - souvent pertinentes - et me souffle quelques fois des idées intéressantes (Le temps du repos m’a été inspiré d’une discussion que nous avions eue à propos de la saga Vendredi 13, plus précisément sur Jason Vorrhees. Le monstre est apparemment increvable, j’ai voulu voir ce que ça donnerait s’il était immortel, elle a adoré le résultat !).

     

    Faites-vous appel à des bêta-lecteurs ?

    Non, je partage parfois avec quelques amis auteurs, mais c’est juste pour savoir si le texte fonctionne, connaître leur ressenti.

     

    Comment et pourquoi avez-vous choisi d’être édité ?

    C’était un passage obligé, comprenez par-là, que je n’écrivais que dans ce but. Les Artistes Fous Associés ne pouvaient pas me publier (leur rôle consiste à faire connaître le plus grand nombre d’auteurs possibles). Un ami proche venait de se lancer dans l’édition, il faut dire que ce n’est pas le premier venu ! En effet, Michaël Shoonjans distribue les livres de mon association en Belgique, c’est un véritable passionné de littérature ! Il est en outre l’inventeur du Bookshowing, un concept novateur calqué sur le même principe que les réunions Tupperware, mais adapté aux livres. Incidemment, il s’occupait aussi du blog Lire ou mourir  et connaissait certains de mes textes au travers de nos anthologies. Nous en avons parlé, je savais dès le début comment serait mon livre, il me semblait impensable de ne pas d’une manière ou d’une autre y mêler mon association. Le comité éditorial (et principalement Vincent « Vinze » Leclercq) m’ont aidé sur les premières corrections avant que les textes ne soient confiés aux bon soins de l’équipe de SEMA Edition. Ensuite, j’ai choisi la crème de la crème des illustrateurs des Artistes Fous Associés qui ont pris de leur temps pour m’offrir le meilleurs d’eux-mêmes en donnant vie à mes histoires. Ce fut une aventure formidable avec des gens formidables !

     

    Avez-vous d’autres projets littéraires ?
    P
    lein ! Des nouvelles pour divers appels à textes (trop pour que je suive le rythme), un second recueil de nouvelles et un roman de science-fiction basé sur l’univers de l’une de mes nouvelles, mais de toute façon, rien ne devrait se concrétiser avant 2018.

     

    Où peut-on se procurer votre livre ?

    Sur le site de l’éditeur, dans quelques librairies de Belgique (et bientôt en France), ainsi que dans les différents salons ou manifestations dédiées aux genre qu’écume littéralement SEMA Diffusion/SEMA Édition.

     

    Un dernier mot pour la fin ?

    Euuuh… « Coupez ! » ?

     

     ~ * ~ * ~

     

    Un grand merci à Southeast Jones d'avoir répondu aussi vite à mes questions ainsi que pour ses petites corrections de mon style encore un peu hésitant pour ces interviews où je suis encore toute novice. ^^

     

    ~ * ~ * ~

     

    Bibliographie de Southeast Jones :
    Sales bêtes ! (Anthologie de plusieurs auteurs)
    Folie(s) (Anthologie de plusieurs auteurs)
    Les Contes Roses (Anthologie de plusieurs auteurs)
    L'Homme de demain (Anthologie de plusieurs auteurs)
    Il sera une fois...
    La Mort (Anthologie de plusieurs auteurs) (A paraître en 2016)



    Livre lu
    Il sera une fois...

     

    Où trouver l'auteur ?
    Les Artistes Fous Associés
    SEMA Édition

     

    Southeast Jones

    « Réception du 04/05/16Tu me « tagues », je te « tague » ! »

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Mai 2016 à 10:49

    L'interview est vraiment super ! et c'est très gentil à l'auteur d'avoir étoffée ses réponses de ne pas avoir répondu le strict minimum !!
    En tout cas je trouve l'interview vraiment intéressante :)


    Pour ce qui est de "concentré de cerveau" de chair de poule, je l'ai trouvé sympa mais il ne fait pas très peur... j'en ai lu des beaucoup mieux sincèrement, mais tu me diras ce que tu en as pensé.

      • Lundi 9 Mai 2016 à 10:59

        Merci. ^^
        Oui, ce fut une interview très intéressante.

        Mouais, je pense que c'est sans doute pour cela que je n'en ai pas de grands souvenirs.
        Je verrai pour le relire le moment venu. wink2

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :