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L'évangile selon Jacques Lucas - Cyrille Audebert
Un policier décalé qui nous entraîne au cœur de son intrigue.
"Jusqu’à ce jour, j’avais une idée assez précise de ce que pouvait être le bonheur : un appart dans un quartier chic, des toiles vendues à prix d’or avant même d'avoir été peintes, et Mélodie... Mélodie, le modèle que je rêvais depuis toujours de serrer dans mes bras, et qui venait de me rouler la pelle de ma vie…
Ouais, c’était sûrement ça, le bonheur.
Y avait bien cette « Ombre » au tableau, celle qui avait entrepris de nettoyer la ville de ses clochards d’origine maghrébine, mais c’était tellement loin d’ici, dans les rues sombres…
Et puis, ce matin-là, en rentrant, j’ai trouvé cet attroupement devant mon immeuble, et tous ces flics chez moi, à l’étage… C’est là que le cauchemar a commencé, et que les souvenirs de ma vie d’avant ont refait surface.
Et si l’assassin, c’était tout simplement moi, David Huxley…"Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Cyrille Audebert pour m'avoir proposé un de ces livres en SP pour la troisième fois, via le site SimPlement. Je le remercie aussi pour le délai accordé. J'ai pris du retard ces dernières semaines, mais je vais tout faire pour le rattraper !
J'en profite pour valider la catégorie n°59 (Livre dont le titre fait plus de 25 lettres) du Défi Lecture 2023.
Concernant la couverture, je la trouve simple. Elle n'attire pas vraiment l'œil et je m'interroge sur le rapport du pont avec l'histoire. Elle est également sombre, ce qui laisse aisément présager l'ambiance du livre.
Concernant la plume, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver celle décalée et un poil provocante de Cyrille Audebert. Elle est agréable, fluide, pleine d'humour (parfois noir), de cynisme. Un concentré de noirceur avec un voile d'humour. Sans oublier un insert d'allusions sexuelles. Ce dernier est quand même assez présent, tout comme cette façon de définir les femmes par leur physique, unique chose qui semble compter pour la plupart des personnages masculins. Cela peut déranger, ce que je peux concevoir. Après, vu le titre (qui prend son sens à la fin du livre), cela me parait logique (après lecture), en quelque sorte. Comme si la plume avait été adaptée à ce personnage.
David Huxley est un beau jeune homme, indépendant, peintre de son état et bourreau des cœurs de ces dames, malgré lui. Même s'il est loin d'être insensible à la plastique des femmes qui l'entourent, ce n'est pas un profiteur pour autant. Seule la parfaite Mélodie, une de ses modèles, fait véritablement battre son cœur. Margot, sa voisine policière aux jambes de rêve, son amie aussi, aime à tenter de capter son attention.
Au milieu de tout ça, il y a des meurtres. Une Ombre rôde et tue des SDF maghrébins. On sent le racisme au début du livre, le côté horrible des meurtres mis de côté pour le côté "purge des étrangers" par certains personnages secondaires (ou pas).
Quel est le lien, vous demanderez-vous, entre ces meurtres et David ? Aucun, en apparence. Mais lorsqu'un cadavre portant la même signature est retrouvé dans son grenier, les choses se compliquent plus que légèrement pour le jeune homme qui ne va bientôt plus savoir où donner de la tête, ni même s'il la possède encore entièrement. Heureusement, il a des amis sur qui compter pour l'épauler.
J'ai beaucoup aimé suivre ses pérégrinations et je me suis attachée à son personnage. Celui de Margot est aussi très intéressant. Par contre, je n'ai pas accroché à celui de Mélodie.
Il va faire la connaissance du commandant Ballard, qui semble avoir une obsession malsaine à son propos, tout comme une certaine propension à le voir coupable.
Comment David va-t-il s'en sortir ? Est-il réellement coupable ? Quel est ce côté sombre qui semble venir de son passé ? Pourquoi Ballard s'intéresse-t-il autant à lui ? Qui est cet homme qui semble surveiller son immeuble ? Et... qui est l'Ombre ?
Honnêtement, j'ai fait beaucoup d'hypothèses, parce que Cyrille Audebert laisse passer plusieurs détails qui nous poussent à incriminer différents personnages. J'ai beaucoup aimé ce jeu de pistes, tout comme la manipulation dans l'ombre en arrière-plan de l'histoire.
Du coup, concernant la fin, j'ai été surprise sans être surprise de la personne coupable, vu que j'ai suspecté beaucoup de monde. lol Cela n'empêche pas que j'ai beaucoup apprécié ce que j'y ai trouvé.
En résumé, j'ai beaucoup aimé cette lecture avec laquelle je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. David est un personnage attachant, avec un humour cynique/noir que j'adore, et j'avais vraiment hâte de voir comment tout allait se terminer pour lui. Le rythme est assez soutenu une fois le cadre posé, alternant entre humour et tension, amitié et courage, amour et manipulation, sexualisation et fausses pistes, caricatures et rebondissements. Je trouve que le rôle du physique de la femme est un peu trop présent, mais je vais mettre ça sur le rapport au titre du livre. ;-)Pour le dévorer, c'est par ici ou par là.
Tags : L'évangile selon Jacques Lucas, Cyrille Audebert, policier
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Commentaires
9) Livre lu dans sa version originale
16) Livre dont l’un des personnage porte une barbe
87) Un personnage féminin qui se bat / qui lutte pour protéger sa vie (physiquement, métaphoriquement ou socialement)