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La Maison Stassen - Benoit Herbet
Un thriller fantastique sombre et angoissant qui nous entraîne dans son sillage.
Je m’appelle Caroline. J’ai quarante-cinq ans, je suis médecin, j’exerce à Charleroi. Jusqu’à présent, ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Enfant, j’ai été abandonnée par ma mère. J’ai eu une petite fille, mais elle est morte. Accessoirement, ma vie sentimentale est un désastre.
Aujourd’hui, j’emménage dans un appartement situé au troisième étage de la maison Stassen, une somptueuse demeure de style Art Nouveau. Je veux être une belle personne, j’aspire à un peu de quiétude, j’ose croire au bonheur.
Malheureusement, nuit après nuit, quelque chose de monstrueux parcourt les couloirs de mon immeuble et ruine mes espérances. Je n’ai aucune idée du destin horrible qui me tend les bras.Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier les Éditions Ex Æquo pour m'avoir à nouveau proposé un de leurs livres en SP via le site SimPlement.
J'en profite pour valider la catégorie n°15 (Livre dont un personnage porte le nom d’une ville, d'un état ou d'un pays) du Défi Lecture 2023. Notre protagoniste se nomme Caroline.
Concernant la couverture, je trouve qu'elle se lit en deux temps, celui pré lecture et celui post lecture. Sans connaître le livre, j'imagine juste une fenêtre de la maison (donc dans le thème), mais ce n'est pas quelque chose qui attire vraiment l'œil. Après avoir refermé le roman, elle revêt une toute autre signification et est plus assimilable aux barreaux d'une prison. Ce qui lui donne un intérêt d'autant plus légitime.
Concernant la plume de Benoit Herbet, je trouve que c'est une jolie découverte. Elle est fluide et agréable, rythmée selon les sentiments du personnage (phrases très courtes et qui s'enchainent avec la peur, par exemple), joliment descriptive. Je lui reconnais également un langage plutôt soutenu qui m'a fait découvrir de nouveaux mots, ainsi qu'une certaine poésie. Les chapitres sont assez courts.
Caroline est une médecin généraliste belge de quarante-cinq ans, qui vit à Charleroi. Elle est divorcée, sa fille est décédée et sa mère a disparu lorsqu'elle était jeune. Autant vous dire que sa vie n'est pas toute rose. C'est pourquoi, lorsqu'elle emménage au troisième étage de la Maison Stassen (qui la fascine depuis son enfance), elle pense pouvoir prendre un nouveau départ et améliorer sa vie. Doucement, mais sûrement.
Cependant, elle va très vite déchanter. Des bruits étranges retentissent toutes les nuits à l'appartement du dessus, des bruits de pas terrifiants résonnent dans l'escalier avant de s'arrêter au quatrième étage. Son chat, Mimine, refuse de sortir de sous le lit où elle s'est réfugiée dès son arrivée. Et que dire de ce froid prégnant et inexplicable qui la saisit dès qu'elle pénètre dans le hall ?
La pauvre Caroline avait espéré une vie meilleure... Sans le savoir, elle vient de mettre les pieds en Enfer...
J'ai été légèrement décontenancée puis très étonnée par le tournant rapidement pris par l'auteur, mais c'est un chemin que j'ai rarement lu et qu'il m'a finalement plu de découvrir. J'ai beaucoup apprécié le fait que le résumé ne laisse pas soupçonner ce qu'il va se passer.
Je déplore peut-être juste quelques longueurs entre le gros "changement" de Caroline et ses "voyages", où j'ai un peu décroché face à d'innombrables allers-retours. Mais une fois ceux-ci commencés (les "voyages"), je me suis mise à avaler les pages sans avoir envie de m'arrêter, complètement prise dans son enquête et son désir de vengeance, parsemés de peurs, de fuite, mais aussi de volonté et de découvertes.
J'ai trouvé les sentiments de Caroline très fluctuants, mais parfaitement compréhensibles et très intéressants, très "humains", entre découragement, terreur, solitude, détermination et colère. Le fait que la narration soit à la première personne du singulier aide à mieux "s'identifier" à son personnage. J'aurais été à sa place, je crois que je serais passée par de nombreuses émotions également. Aurais-je eu son courage ? Telle est la question...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Benoit Herbet a de l'imagination et a bien su ficeler son intrigue, qui part loin, pour notre plus grand bonheur. Chaque détail compte. J'ai apprécié que la Maison soit considéré comme un personnage à part entière, une entité vivante.
J'ai cru entrevoir quelques sujets de société, comme les ravages de la drogue, l'urbanisation au détriment de la nature et la décrépitude de certains quartiers, laissés à l'abandon.
Concernant la fin, encore une fois, l'auteur part loin et a su me surprendre. Je dirais cependant que c'est une continuité qui ne me choque pas le moins du monde.
En résumé, malgré quelques longueurs, j'ai passé un très bon moment entre les pages de ce livre. Il allie avec brio fantômes, angoisse, action, peur, découvertes, tension, sciences occultes, histoires de familles, monstruosités, un soupçon d'horreur, de sombres secrets, un peu d'architecture, le tout relevé par une plume agréablement soutenue.
C'est un roman qui peut faire frissonner. Je vous le conseille tard le soir, porté par les craquements de votre chez vous, juste après avoir emménagé. Pas sûr que vous dormiez sur vos deux oreilles. lolPour le dévorer, c'est par ici ou par là.
Tags : La maison Stassen, Benoit Herbet, thriller fantastique, Belgique, fantômes, âmes, passé, peurs, familles, obsessions, combativité, architecture, fuite, 1911
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Commentaires
9) Livre lu dans sa version originale
34) Livre dont le texte contient le mot “silence”
35) Livre dans lequel un autre livre (réel) est mentionné (un personnage lit un livre, etc.) (Billie de Anna Gavalda)
46) Livre avec un personnage qui subit du harcèlement
54) Livre d’un auteur de la francophonie mais pas Français
69) Livre dans lequel il y a des jumeaux/jumelles (si des siamoises comptent bien comme des jumelles.)
77) Livre dans lequel un personnage se métamorphose
79) Intrigue qui se déroule majoritairement dans une maison / manoir / château avec un nom
87) Un personnage féminin qui se bat / qui lutte pour protéger sa vie (physiquement, métaphoriquement ou socialement)
89) Livre où un personnage principal est un voleur (de façon ponctuelle ou chronique)