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Le Berceau de la peur - Louise Voss & Mark Edwards
Un roman coup de cœur en mêlant une histoire intense et, paradoxalement, une plume légère.
La première enfant a été enlevée chez elle.
Le deuxième, dans la voiture de sa mère.
Et la troisième, dans sa propre chambre à coucher…
Lorsqu’un soir, Helen et Sean Phillips sortent en laissant leur fille aînée de 15 ans garder sa petite sœur Frankie, ils ignorent qu’ils s’apprêtent à vivre le pire cauchemar de tous les parents.
Quand l’enquête démarre, l’inspecteur principal Patrick Lennon a bon espoir de retrouver les trois enfants sains et saufs. Mais un premier corps est retrouvé dans un parc de Londres, et Lennon comprend que le temps est compté. Dans cette affaire, les apparences sont trompeuses…
Un roman qui mêle si habilement enquête policière et thriller psychologique que vous ne pourrez vous empêcher d’aller vérifier que vos enfants sont en sécurité !
Le berceau de la peur est le premier tome de la série des enquêtes de l’inspecteur Lennon.
Cliquez sur les images pour les agrandir.
Je tiens tout d'abord à remercier NetGalley ainsi que les éditions Amazon Crossing pour ce service presse.
J'en profite pour valider la catégorie n°42 (Un livre dont l'auteur porte le même prénom qu'un membre de notre famille) du Défi lecture 2017, ici Louise en hommage à ma grand-mère paternelle décédée il y a maintenant un tout petit peu plus de 7 ans, à peine 2 mois après la naissance de Gremlin n°1, qu'elle n'a jamais vu...
Déjà, je me dois de dire que j'ai tout de suite trouvé la couverture très jolie. C'est elle qui m'a donné envie de connaître le résumé, et ce dernier qui m'a donné envie de lire ce livre.
J'ai beaucoup aimé la plume conjointe des auteurs. Le style est léger, fluide et agréable, malgré l'angoisse du sujet traité. Le rythme est bon, chaque chapitre est utile à l'histoire et plus l'on avance, plus l'on est captif de leur univers.
Une petite chose que j'ai aimé sur la mise en page, c'est que les notes sont en bas de page et je préfère largement ce système à celui qui consiste, version numérique oblige, à toucher un numéro qui renvoie soit en fin de chapitre, soit à la fin de l'ouvrage. Ce qui est rarement pratique parce qu'il faut agrandir la page sinon cela ne fonctionne pas... Autant dire que c'est chiant lorsqu'il y a beaucoup de notes. Ici, c'est bien plus pratique ! ^^
Le roman commence fort avec un prologue très dur, mais nécessaire, qui m'a donné des frissons et fait monter les larmes aux yeux. Puis, avec le chapitre 1, l'intrigue se met en place et les auteurs plantent le décor de l'histoire.
En effet, trois enfants d'une chic banlieue de Londres vont être enlevés et leurs familles vont être dévastées. L'enquête est confiée à l'équipe de l'inspectrice divisionnaire Suzanne Laughland, sous la responsabilité de l'inspecteur principal Patrick Lennon, un flic au physique atypique avec ses tatouages mais plutôt prude, ancien gothique et écorché, souffrant encore de son passé, passé que va raviver cette enquête. Et je n'ai pu que le comprendre et le plaindre. Il est investi dans son travail et "aime" ce qu'il fait. Un bon flic, intelligent et à l'écoute des familles des victimes. Un personnage que j'ai beaucoup apprécié.
Sa coéquipière, Carmella Masiello, est une lesbienne vraiment sympathique, franche et droite, pleine d'humour. Un autre personnage que j'ai beaucoup aimé.
Mais que serait l'histoire sans un personnage à détester, autre que le grand méchant ? C'est là qu'intervient Adrian Winkler, un beau gosse plus qu'imbu de lui même, "grossier" et qui préfère penser à comment utiliser les victimes pour glorifier sa carrière plutôt que de réellement penser à les aider. Un véritable co***** que j'ai plusieurs fois eu envie de cogner contre un mur hérissé de tessons de bouteilles et léché par les flammes (non non, je ne lis pas trop de thrillers lol) !
Mais ne croyez pas que ce n'est qu'un banal policier, non ! Parce que si Patrick est le personnage principal, il n'est pas le seul dont on a le point de vue. Le thriller psychologique est savamment et surtout instillé par le personnage d'Helen, la maman du troisième enfant enlevé, une femme brisée par cette épreuve qui voit sa famille (recomposée) éclater sous ses yeux sans pouvoir rien y faire. On retrouve aussi celui du personnage d'Alice, la grande sœur et adolescente désagréable dans toute sa splendeur, de deux autres ados, d'une racaille... Mais n'ayez pas peur, le début de chaque chapitre précise de qui il sera question (et quel jour de l'enquête nous sommes, ce qui est très appréciable) et il n'y a pas tant de personnages qu'il est impossible de les distinguer.
L'intrigue est franchement bien ficelée, bien pensée et sacrément bien rythmée. On nous dissémine quelques petits indices, mais infimes, si bien que sur la fin, je n'avais rien vu venir, absolument rien ! Et, si j'aime avoir la fierté d'avoir deviné, j'aime encore plus lorsque l'auteur(e) arrive à faire de moi ce qu'il/elle veut. :D
On retrouve aussi, dans ce livre, l'importance des réseaux sociaux à notre époque, et le pouvoir que les gens ressentent derrière l'anonymat de leur clavier, chose qui leur permet d'écrire des atrocités qu'ils ne se seraient jamais permis de dire, pour la plupart, en face à face. Lorsque un fait divers défraye la chronique, comme on dit, il y a les gens qui compatissent, les bons samaritains qui dénoncent toute personne leur semblant louche, les charlatans qui sont prêts à tout pour de l'argent, ceux qui racontent n'importe quoi dans le seul but d'être écoutés, les fous, les trolls que l'on a envie de baffer et les co****** qui pourrissent les gens qui ont besoin d'aide en cette période pénible en leur balançant des atrocités.
La seule chose que je puisse reprocher à ce livre, tient dans un tout petit passage dans lequel il est question d'un petit animal... J'aime énormément les animaux, surtout les chats, et j'ai eu une boule au ventre à la lecture de ces quelques lignes. Je peux comprendre l'intérêt de cette scène, mais je ne suis pas certaine qu'elle était indispensable...
Enfin bon, ami(e)s des animaux, sachez que vous pouvez tout à fait sauter ce passage s'il vous est impossible de le lire. Il est court et c'est le seul, je vous le promets !
En résumé, un policier à l'enquête rondement menée avec un côté thriller psychologique amené au fil des chapitres qui est vraiment intéressant du fait d'avoir le point de vue des enquêteurs et celui des familles. Les sentiments sont nombreux et nous submergent, nous emportent tel un tsunami qui ne laisse personne indemne. Les personnages sont bien travaillés et j'ai pris plaisir à évoluer en leur compagnie, sous une plume vraiment très agréable. Sans oublier l'intrigue qui est franchement bien pensée et bien plus complexe qu'on ne le pense ; et une pointe d'humour juste ce qu'il faut quand il faut.
Un livre coup de cœur.
Ce tome est apparemment le premier des aventures de l'inspecteur Lennon et il ne fait absolument aucun doute que je suivrai les suivantes avec un très très très grand plaisir.
Je vous recommande donc plus que chaudement ce livre !
P.S. : En tant que maman, je n'ai pu qu'essayer d'imaginer ma réaction si jamais un de mes enfants était enlevé et, ayant envisagé plusieurs possibilités, je me dis que je ne souhaite cette situation à personne. Ce n'est pas là le sujet du livre, mais je me dis que je vais renforcer mes recommandations auprès de Gremlin n°1 concernant les inconnus. Mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit.
On remplace le président sud-coréen par Trump et c'est tout à fait d'actualité. ^^Pour le dévorer, c'est par ici.
Tags : Le Berceau de la peur, Louise Voss, Mark Edwards, policier, thriller, enlèvements, enfants, famille recomposée, enquête, suspens, folie, adolescents, secrets
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Commentaires
Je suis totalement fan du titre et de la couverture! Tu as un don pour dénicher ce genre de perles! Ma WhisList ne va pas être contente... Je ne peux résister à l'envie de découvrir ce livre après un avis aussi éloquent et élogieux!
Je n'ose imaginer ce que représente la perte d'un enfant ou plutôt sa disparition en l'occurrence, cela me fait penser à l'affaire de la petite Maëlys... Le pire est sans doute de ne pas savoir où est sans enfant, ni avec qui il est et pire encore : s'il est encore vivant ou non ...
Tu me donnes aussi sacrément envie de découvrir les personnages !
Pour les réseaux sociaux, je ne peux que confirmer les dérives potentielles que cela peut provoquer, le sentiment de toute puissance derrière un écran, mais bon.
Je te remercie pour la découverte ! :D
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Dimanche 1er Octobre 2017 à 19:27
Je suis aussi très fan du titre et de la couverture. ^^
Oh ! Ravie que ma chronique te donne envie de découvrir ce livre. Je pense qu'il en vaut vraiment la peine. :D
Oh oui, comme tu dis. Je ne sais pas comment je réagirai si jamais l'un de mes deux gremlins venait à disparaître de cette façon un jour... L'angoisse et la peur doivent être insupportables !
Ah ça, les réseaux sociaux... Ils donnent lieu à tellement de débordements, tellement de messages de haine sous couvert de la toute puissance que l'on ressent derrière l'anonymat...
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Toujours dans la série des horreurs, l'enlèvement d'enfants... qui contredira l'idée que c'est carrément immonde, et encore plus traumatisant et angoissant pour les parents sans doute. Poignarder un parent jusqu'à l'agonie ou lui enlever son enfant, au fond y a peu de différence...
Le flic qui se subjugue le temps d'une enquête de par son passé personnel douloureux c'est touchant ! On se rend compte, paradoxalement, qu'être blessé a ce don de nous amener à repousser nos limites une fois relevé, comme si nous n'avions dès lors plus rien à perdre ou plus les mêmes craintes qu'auparavant.
Nos faiblesses peuvent devenir des forces, à condition de bien les exploiter.
Je suis d'accord avec le panorama très rapide mais non moins juste que vous faites à propos des réseaux sociaux, personnellement j'ai fait beaucoup d'analyses à ce sujet mais ça serait trop long de développer ici et c'est pas forcément le propos. Je n'ai donc rien à ajouter si ce n'est dire que des études démontrent que les propos de haine sur Internet sont presque systématiquement des propos compulsifs, irréfléchis, et dont le caractère virtuel sert d'excuse et de voile pour s'en blanchir ensuite et ils s'expliquent surtout par le fait que via les simples écritures le haineux n'a plus forcément l'impression qu'il s'adresse à un être humain à part entière avec les enjeux qui s'en suivent.
J'ai bien aimé également votre topo à propos de la pertinence des différents points de vue qui en effet permettent une immersion totale dans l'histoire, un peu comme si soi même on y appartenait! Et bien souvent un point de vue existe grâce à l'autre et vice versa :)
Tout à fait d'accord. Je pense que, pour un parent, perdre son enfant est la pire chose au monde. Je n'imagine même pas l'état dans lequel je serais si cela m'arrivait un jour...
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il se subjugue, mais, néanmoins, il est vrai que ses blessures personnelles influent sur sa vie professionnelle et inversement. Mais il est vrai qu'une faiblesse peu devenir une force, si l'on s'y prend comme il faut.
Ah, les réseaux sociaux... Bien pratiques, mais regorgeant de tellement de déviances en tout genres... C'est la porte ouverte à bon nombres de dérapages s'il l'on n'est pas capable de se contrôler un minimum... Le harcèlement virtuel en est un parfait exemple !
Ah ça, j'aime beaucoup les histoires alternant les points de vue. Pouvoir rentrer dans la tête de plusieurs personnages en même temps permet, selon moi, une meilleure immersion. ^^