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Terminus Elicius - Karine Giébel
Un thriller encore une fois très réussi. Implacable !
Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : « Vous êtes si belle, Jeanne. » Glissée entre deux banquettes, elle l'attendait. Une déclaration. D'amour. De guerre. Car l'homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme sœur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars...
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Je valide la catégorie n°46 (Livre où un personnage prend le train) du Défi Lecture 2024.
Concernant la couverture, je la trouve dans le thème, avec ce train qui file à toute vitesse et qui laisse dans son sillage une ombre rouge, comme les meurtres du tueur. Je sais que ça ressort mieux ainsi, mais il est dommage que la couverture soit hivernale alors que l'histoire se passe au printemps/été.
Concernant la plume de Karine Giébel, c'est encore une fois un plaisir de la retrouver (même si pour le coup, ce roman est son premier). Elle allie fluidité des mots qui coulent, avec une certaine brutalité des propos et des psychés. Le rythme varie selon l'état d'esprit du personnage concerné. Jamais de temps mort. La tension est très présente, et monte au fil de l'histoire, tout comme la folie, avec laquelle l'auteure joue avec allégresse.
J'ai apprécié que la plupart des chapitres commencent par le jour durant lequel se passe l'histoire.
La seule chose qui me chagrine une nouvelle fois, c'est qu'il n'y a pas de démarcation entre la narration et les pensées. Pas d'italique. Cela m'avait déjà dérangée dans Les morsures de l'ombre.
Nous faisons la connaissance de Jeanne, une jeune femme solitaire, renfermée, un poil parano, qui souffre de quelques TOC, et on s'aperçoit bien vite qu'elle n'est pas épanouie, ni heureuse dans sa vie. Elle se contente de la regarder passer, comme elle contemple le paysage qui défile par les fenêtres du train qu'elle prend tous les jours, toujours assise à la même place, pour se rendre à son travail, à Marseille.
C'est cependant dans le train de 17h36 que sa vie va prendre un nouveau tournant, sous la forme d'une lettre coincée à côté de son siège habituel. Une lettre qui lui est adressée. Une lettre d'amour. Tout d'abord interloquée, Jeanne va vite tomber sous le charme de cette plume lyrique et sincère, de ce cœur qui se met à nu devant et pour elle.
Son conflit intérieur n'en sera que plus dévastateur lorsque l'auteur se présente à elle comme étant le tueur en série qui sévit sur Marseille. Dès lors, que doit-elle faire ? Lutter contre son attirance pour Elicius ou rester sous son charme ? Lui demander d'arrêter ? Le dénoncer ?
La jeune femme est déchirée entre son attirance pour le seul homme à lui témoigner de l'affection, dont elle devient bien vite dépendante, et sa morale qui lui dit que cette correspondance est mal. Mais la peur la tiraille également. Elicius ne risquerait-il pas de s'en prendre à elle ou à sa mère ?
C'est ce combat interne de Jeanne, ses angoisses et ses crises que nous allons suivre tout au long du roman. Certains n'y ont vu qu'une femme se parlant sans cesse à elle-même, moi j'y ai vu bien autre chose (mais chut au spoil). Sans oublier sa correspondance avec Elicius (dont nous aurons le point de vue dans ses lettres). Elle a souffert par le passé et ne s'en est jamais vraiment remise. C'est pourquoi ces lettres vont avoir un tel impact sur elle et l'empêcher de prendre des décisions qui nous paraitraient logiques.
Nous allons également suivre l'enquête policière du point de vue de Fabrice Esposito, chargé de l'arrêter. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié : à fond dans son enquête, il est parfois un peu buté et un peu brusque, mais c'est malgré tout quelqu'un de gentil, de fiable, de parole et doté d'humour.
L'auteure aborde plusieurs thèmes forts, que je ne vais pas mentionner, sinon je vais sous spoiler l'intrigue et ça serait bien dommage, non ? Sachez juste qu'il sont malheureusement toujours d'actualité.
Concernant la fin, je ne savais pas vraiment à qui m'attendre (sauf pour une chose) et j'ai été à la fois surprise, peinée et horrifiée par les révélations qui sont faites. La toute fin ne me surprend guère, cela devait arriver à un moment ou à un autre. Elle est néanmoins bien amenée.
En résumé, j'ai passé un très bon moment entre les pages de ce livre, rondement mené par Karine Giébel. Jeanne est un personnage très particulier et on a parfois envie de la secouer un peu, mais c'est ce "décalage" qui en fait quelqu'un d'intéressant. Elle est pleine de failles et de blessures. La tension est présente, tout comme la folie et la souffrance. C'est un livre très psychologique, qui parle de sujets durs, mais qui se lit très facilement et très vite.
Êtes-vous prêts à sauter dans le train en marche ? ^^Pour le dévorer, c'est par ici.
Tags : Terminus Elicius, Karine Giébel, thriller psychologique, policier, Marseille, train, lettres, meurtres, tueur en série, folie, amour, vengeance, solitude, suspense
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Commentaires
38) Livre contenant une expression en rapport avec les animaux "faire le coq, sale comme un cochon..."
48) Livre qui peut rentrer dans 4 autres catégories du défi 2024
64) Titre qui contient un mot ou une locution latine
76) Livre avec une figure de style dans le texte