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American Psycho - Bret Easton Ellis
Honnêtement ? Je ne sais pas quoi vous dire à part que vous allez vous engager dans un territoire inconnu, sans queue ni tête, souvent ennuyant et parfois très cru...
Résumé :
Patrick Bateman, 26 ans, flamboyant golden-boy de Wall Street, fréquente les endroits où il faut se montrer, sniffe quotidiennement sa ligne de coke, et surtout ne se pose aucune question. Parfait yuppie des années quatre-vingt, le jour il consomme. Mais la nuit, métamorphosé en serial killer, il tue, viole, égorge, tronçonne, décapite.
Portrait lucide et froid d’une Amérique auto-satisfaite où l’argent, la corruption et la violence règnent en maîtres…
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Extraits :
⇒ Devant F.A.O. Schwartz, je me heurte à Bradley Simpson, de P&P. Il porte un costume écossais en laine peignée à revers échancrés, Perry Ellis, une chemise Gitman Brothers, en popeline, une cravate de soie Savoy, un chronomètre avec bracelet en crocodile de chez Breil, un imperméable Paul Smith en gabardine de coton et un chapeau de feutre doublé de fourrure, Paul Stuart. "Salut, Davis" fait-il et, sans raison, je me mets à réciter les noms des huit rennes qui tirent le chariot du Père Noël, dans l'ordre alphabétique et, lorsque j'ai terminé, il ajoute en souriant : "Écoute, il y a un réveillon au Nekenieh, le vingt, on se voit là-bas ?" Je lui rends son sourire, lui assurant que je serai au Nekenieh le vingt, et m'éloigne, hochant la tête tout seul, avant de me retourner et pour lui crier : "Hé, espèce de trou du cul, je veux te voir crever, enfoiré, raaaahhhh..." et, vagissant comme une âme en peine, je traverse la Cinquante-huitième, cognant mon attaché-case Bogetta Veneta contre un mur.
⇒ Certaines nuits, il m'arrivait de traîner tout au long des plages, déterrant de petits crabes et mangeant du sable à pleines poignées - au milieu de la nuit, à l'heure où le ciel était si clair que l'on pouvait voir tout le système solaire, où, sous cette lumière, la plage ressemblait à un paysage lunaire. Je ramenai même à la maison une méduse échouée que je fis cuire au micro-ondes, tôt le matin, avant l'aube, pendant qu'Evelyn dormait, et donnai au chien ce que je n'avais pas mangé.
⇒ L'essentiel de la poitrine demeure indiscernable du cou, lequel a l'aspect de la viande hachée. Quant à son estomac, on dirait de la lasagne à l'aubergine et au fromage de Il Marlibro, ou une quelconque nourriture pour chiens du même genre, les couleurs dominantes étant le rouge, le blanc et le marron. Un peu de ses intestins barbouille le mur, le reste étant roulé en boules ou étalé sur la table basse à dalle de verre, comme autant de longs serpents bleutés, de vers mutants. Les lambeaux de peau qui restent collés au corps sont d'une teinte gris-bleu, la couleur de l'étain. De soin vagin s'est échappé un liquide sirupeux, marronnasse, qui dégage une odeur d'animal malade, comme si on avait fourré un rat là-dedans, et qu'il avait été digéré, ou quelque chose comme ça.
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Mon avis :
Ça y est, je l'ai ENFIN terminé ! *Pleure de soulagement.*
Je l'avais commencé le 1er Août... et l'avais abandonné au bout de 13 pages... J'avais refais une tentative en Novembre.... et de nouveau abandonné au bout d'une dizaine de pages.
Mais cette fois-ci j'ai persévéré et j'en suis ENFIN venue à bout !
J'ai tellement de choses à dire sur ce livre que je ne sais pas par où commencer... Voyons, tentons de faire quelque chose d'un minimum structuré.
Commençons par quelque chose de banal : le titre des chapitres.
Chaque chapitre porte le nom de ce que Bateman fait, d'où il se trouve ou de quoi il parle.
Que dire sur le personnage principal ?
Alors, je sais que l'on est dans la tête d'un serial killer (et pas l'un des moindres) et je comprends tout à fait qu'il ait un mode de pensée et de résonnement différents de la normale. C'est on ne peut plus logique.
Mais alors pourquoi de tous les personnages, aucun autre ne me semble-t-il normal ? Ils sont tous drogués (cocaïne ou médocs), hommes comme femmes, limite alcooliques, tiennent des conversations sans queue ni tête, ne sont quasiment intéressés que par la façon de porter tel ou tel vêtement ou du prochain restaurant dans lequel ils iront manger voire des femmes qu'ils aimeraient trouver pour un soir...
Sans oublier que dès qu'ils croisent quelqu'un, ils le prennent inexorablement pour quelqu'un d'autre. Exemple : Oh mais on dirait que c'est Trucmuche qui arrive !
Mais non, c'est Machinchose enfin ! -_- Même certains personnages qui croisent Bateman le prennent pour une autre personne... Enfin mince, tout le monde ne se ressemble pas comme deux gouttes d'eau quand même ! Et c'est ça, tout au long du livre... Je vous laisse imaginer comme ça peut être soûlant...
Sans oublier que quand il arrive à Bateman de dériver dans ses fantasmes sadiques et meurtriers tout haut devant ses "amis", bizarrement personne n'a l'air de l'entendre...
Enfin, bref, revenons à nos moutons, enfin je veux dire à Patrick Bateman.
Il vit dans une routine répétitive entre son obsession de son apparence (entre les soins en institut, les séances de sport à son club, ses soins maison (fil dentaire, mousse pour les cheveux...) ), et celle des autres (c.f. paragraphe suivant), son émission de télé favorite, les restaurants, les clubs, sa location de cassettes vidéos, le sexe (il n'y a pas tant que scènes que ça, mais elles sont vulgaires, crues et parfois "sales"), la torture, les meurtres....
Ce livre n'est qu'une suite de situations répétitives avec quelques petites variantes...
Comme vous avez pu le lire dans l'extrait n°1, il y a des descriptions vestimentaires. Un peu, ça ne fait pas de mal, me direz-vous. Mais qu'en est-il lorsque cela revient tout le temps ? A chaque nouvelle journée, Bateman nous décrit comment il est habillé, à chaque nouvelle rencontre, il nous décrit les habits de ses interlocuteurs... et comme il sort tout le temps... Au début du livre, nous avons aussi une description quasi complète de son appartement : marque des meubles, couleur... et même toute sa routine beauté du matin (marque des produits et utilisation). Je vous avouerais que je n'ai même pas tenu la moitié du livre avant d'arrêter tout simplement de lire lesdites descriptions. Bon sang, est-il obligatoire de décrire la tenue vestimentaire de chaque personne croisée ? Dans un sens oui, vu dans la tête de qui nous sommes, mais enfin bon quoi....
Bateman nous fait aussi un speech de plusieurs pages sur la discographie de Genesis et de Phil Collins... Barbant. J'ai lu plus qu'en diagonale vu que je sautais même des gros pavés, piochant une phrase ici ou là. Il y a la même chose avec Whitney Houston et je ne sais plus qui. Autant dire que je ne les ai pas lues...
Il y a aussi beaucoup de choses que j'ai trouvé dérangeantes : le racisme, l'homophobie, la vision anti-clochards, la drogue omniprésente, l'anti-préservatif (pourquoi en mettre, il y a 0.00000000000001 % de chance d'attraper le SIDA et, de toutes façons, les hommes ne peuvent pas l'attraper... Enfin ça, c'est surtout dans les conversations du départ, parce que dans les scènes, il en met quand même), la corruption, la vulgarité (surtout dans les scènes de sexe), la prostitution, la misogynie (femme-objet juste bonne à écarter les cuisses)...
Pour l'histoire en elle-même, le début est très long à se mettre en place (et tout le livre est très long...). On subit les descriptions vestimentaires incessantes de Bateman, les conversations décousues et parfois vides de sens qu'il tient avec ses 'amis'...
Pour vous dire, au départ du livre, Bateman est dans un taxi, en route pour un dîner chez une 'amie'. J'ai mis plusieurs pages à comprendre qu'il n'était pas seul avec le chauffeur dans la voiture... Je ne vais pas dire que le style du livre est brouillon, mais les pensées du personnage principal le sont énormément...
Pour le coté serial-killer, on apprend au fil des pages qu'il a commis beaucoup de meurtres, certes, mais le premier qu'il commet "en direct", si je puis dire, n'arrive que vers les pages 140. Ensuite, il y en aura beaucoup d'autres. Chaque détail des tortures infligées à ses victimes y est décrit, horrible, inhumain, insoutenable.... Et pourtant, j'en ai déjà lu des livres de ce genre... Mais Bateman va loin, très très loin... Âmes sensibles, je vous conseille de vous abstenir...
Sans parler de la fin qui est sans queue ni tête....
/!\ /!\ /!\ ATTENTION SPOILER ! /!\ /!\ /!\
Bateman est poursuivit par la police, suite à un meurtre devant des policiers, jusqu'à l'immeuble de son travail où il s'est réfugié et est assiégé... et le chapitre d'après, on le retrouve menant sa petite vie comme avant...
Une autre fois, un chauffeur de taxi le reconnait (pour le meurtre d'un collègue vraisemblablement) via une affiche de recherche qu'il a vu, l'emmène dans un endroit désert, le dépouille de son argent et de ses biens de valeur, un révolver à la main.... et il s'en va en le laissant là...
Désolée de la vulgarité, mais.... Merde ! Qu'est-ce que c'est que cette fin à la con ! ?
Sans parler du fait qu'il tue à tour de bras et n'est jamais inquiété, pas même soupçonné ! Mince, il tue des escortes qui viennent directement à son domicile !
/!\ /!\ /!\ FIN DE SPOILER ! /!\ /!\ /!\
Bon, vous comprendrez aisément que je n'ai pas du tout été séduite par ce roman. Bateman aurait été le seul personnage bizarre, ça aurait pu passer et ça aurait été un simple je n'ai pas aimé. Cependant, les descriptions répétitives et ennuyantes, une histoire sans réelle histoire (plus des énumérations de faits et des situations), les mauvaises valeurs, des conversations intelligentes inexistantes, des personnages sans aucune consistance, les meurtres plus qu'horribles, les scènes de sexe vulgaires, une fin qui n'en est pas une... Je n'ai absolument rien aimé dans ce livre...
Vous vous en douterez, je ne vous le recommande absolument pas, sauf si vous êtes en quête d'un roman qui change complètement de ce que vous lisez habituellement... ;-)
Tags : American psycho, Bret Easton Ellis, folie, torture, meurtres, cannibalisme, drague, prostitution, sexe, serial-killer, violence, sadisme, apparence, horreur, gore
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Commentaires
Il a l'air assez complexe et compliqué autant le livre et que le personnage... Donc je pense que je suivrais ton avis et que je ne le lirais pas ;)
Je te le conseille Sanatorium. C'est un livre que j'ai beaucoup aimé mais un peu trop court à mon gout.
Par contre l'auteur est super gentille !! (je l'ai interviewer sur mon blog).
Ah bah ça c'est le soucis quand on a pas de livre en commun fatalement tu en trouve qui sont bien et ça ne fait qu'agrandir le nombre de livres que tu veux. C'est le risque à prendre :)
Et pourtant, je sais qu'il y en a qui ont aimé... Mais moi, ce n'est vraiment pas passé et je me suis ennuyée et forcée du début à la fin !
Donc effectivement, ne le lis pas ! lol
Oui, je pense vraiment que je le lirai celui-là. ^^
Beh jusque-là j'avais tout juste assez de place... Le hic, c'est avec tous les livres que me ramène mon compagnon via sa collègue qui se débarrasse de 6 cartons remplis... Du coup, beh ils retournent en carton chez moi le temps que je vide un peu ma PAL. lol