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Édouard au bras sanglant... - Sabrina Cervantes
Entrez dans la tête d'un tueur en série !
Paris, depuis quelques mois, semble devenir la scène d’horribles meurtres.
Édouard tente par tous les moyens d’échapper à la petite voix qui lui ordonne de tuer. Ainsi, il échafaude de nombreux scénarios des plus rocambolesques afin d’échapper à ce démon qui le vampirise, le lobotomise, et fait de lui un tueur en série. Mais rien, rien n’y fait. Il reste le pantin de celui-ci.
Ses victimes sont toutes des femmes seules, en quête du prince charmant. On les retrouve mortes, mutilées et suspendues devant une église. Un petit soldat de plomb est laissé sur le lieu du crime en guise de signature. Lorsqu’il retrouve sa mère biologique, quelque chose se passe en lui. La cadence diminue. Serait-ce sa mère qui tue la voix ? Mais les choses ne vont pas se passer comme il le souhaitait. John, l’inspecteur chargé de l’enquête, sera confronté à une multitude de rebondissements qui l’amèneront jusqu’à cet ancien foyer tenu par des sœurs religieuses, et pas à pas, il retracera l’histoire, l’enfance émouvante et tragique d’Édouard. Et John, l’inspecteur chargé de l’enquête, fera une terrible découverte.Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier les éditions Ex Æquo de m'avoir proposé la lecture de l'un de leurs livres, via le site SimPlement.
J'en profite pour valider la catégorie n°23 (Livre provenant d'une maison d'édition du pays dans lequel on vit) du Défi Lecture 2021. Les éditions Ex Æquo sont situées en France, dans les Vosges.
Concernant la couverture, elle ne m'attire pas du tout. Il faut dire que je suis réfractaire à tout ce qui touche de trop près à la religion, en athée que je suis. Du coup, en librairie, je ne me serais pas du tout arrêtée pour en lire le résumé. Après, c'est un ressenti tout à fait personnel.
Je trouve que le résumé en dit trop. J'ai d'ailleurs volontairement masqué certaines parties de celui-ci. A vous de choisir de tout lire ou pas. ;-)
Concernant le titre, il me fait penser, peut-être à tort, à Edward aux mains d'argent, un film que je ne me lasserai jamais de regarder.
Concernant la plume de Sabrina Cervantes, après quelques difficultés dans les premières pages (c'est un premier roman, il faut un peu de rodage), j'ai fini par trouver mon rythme et elle m'est devenue plus fluide et agréable, malgré des phrases courtes. Néanmoins, j'ai du mal avec les livres qui passent d'un point de vue à un autre de façon erratique et sans prévenir. J'aime bien qu'il y ait une séparation entre les parties, par exemple. Je trouve ça plus clair et moins "violent". Quelques rares coquilles (rien de méchant) à signaler.
Edit : J'ai reçu un message de la maison d'édition qui m'a informée que lesdites coquilles avaient déjà été corrigées et que j'avais dû avoir une version antérieure en SP.
Avant de commencer ma chronique à proprement parler, je voulais juste signaler, pour les personnes que cela rebute ou qui trouvent ça trop dur à supporter, qu'il est question de violence sur des enfants.
Maintenant que cela est dit, commençons.
Nous nous plongeons dans un Paris qui, depuis quelques temps, subit la violence d'un tueur en série qui s'en prend aux femme seules et les laisse mutilées, devant des églises, avec un petit soldat de plomb à leurs côtés.
Cette histoire est abordée avec deux points de vue différents, celui d'Édouard, le tueur lui-même, et celui de John, le policier chargé de l'enquête.
J'ai trouvé cette dualité intéressante : entrer dans la tête d'Édouard, de voir comment il lutte contre ses pulsions, contre la voix, de comprendre pourquoi il est comme ça, ce qui l'a mené à commettre ces crimes horribles et, de l'autre côté, entrer dans celle de John, le policier qui fera tout pour l'arrêter. Le petit truc en plus, c'est qu'on suit le tueur, mais que l'on ne sait pas qui il est, ni le métier qu'il fait. La découverte du personnage n'est pas physique, mais psychologique.
Édouard est un personnage que l'on se doit de détester pour ce qu'il fait à ses victimes. Quoi de plus normal ? Seulement, plus les pages passent, plus on apprend à le connaître. Et plus on apprend à le connaître, plus on s'attache à lui et plus on le prend en pitié. Attention, cela ne va pas jusqu'à excuser ses agissements, ça non ! Mais on comprend comment il en est arrivé là, ce qui le motive.
J'ai trouvé que John, bien qu'agréable, était un personnage plus secondaire et moins fouillé. Ce qui est dommage pour le policier qui poursuit le criminel.
Pour l'histoire en elle-même, je pense que cent pages, ce n'est pas assez. C'est aussi ce qui fait que l'auteure emprunte quelques raccourcis et qu'il y a des ellipses. Attention, cela n'entache en rien la compréhension du récit. Mais j'ai cependant trouvé qu'il manquait parfois un peu de matière.
En résumé, j'ai plutôt passé un bon moment entre les pages de ce petit livre. C'est le tout premier bébé de Sabrina Cervantes, ce qui fait qu'il est perfectible (attention, je ne prétends pas faire mieux, je vous donne juste mon ressenti de lectrice plutôt compulsive. ;-) ), mais on sent déjà qu'il y a du potentiel, tant au niveau des idées et de la réalisation que de la plume. Je suis certaine que le fait de plonger dans la psyché d'un tueur en série, de vivre son passé à ses côtés et de comprendre ses motivations, parfois son absence de choix, pourra plaire à plus d'une personne.Pour le dévorer, c'est par ici ou par là.
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Tags : Édouard au bras sanglant, Sabrina Cervantes, thriller, policier, novella, Enquête, meurtres, tueur, vengeance, maltraitance, famille, traumatisme, enfance
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