• Iboga - Christian Blanchard

    Iboga - Christian Blanchard

     

    Pire que la peine de mort : la réclusion à perpétuité…

    Plongez au cœur de la "vie" d'un homme que la société a condamné.
    Un thriller en huis-clos très addictif que l'on peine à lâcher !

     

             

     

     

    Iboga - Christian Blanchard

     

    28 octobre 1980. Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d'arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la " Louisette ".

    Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d'honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.

    Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.

    Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir...

    Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l'avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.

    Une fois, Max m'a dit quelque chose que j'ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu'il y aura des incohérences, des trucs qui n'iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
    J'ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J'ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée.

    Ce livre raconte la vérité... La vérité selon Jefferson Petitbois... Un homme trop jeune pour mourir.

     

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    Iboga - Christian Blanchard


    J'ai reçu ce livre via une Masse Critique Babelio qui était centrée sur la littérature générale. Je remercie Babelio ainsi que les éditions Belfond pour cet envoi.

    J'en profite pour valider la catégorie 37 (un livre dont une partie de l'histoire se passe en prison) du Défi Lecture 2018 ainsi que la catégorie un livre dont le titre comporte un seul mot du Challenge 2018.

    Un petit mot sur la couverture qui m'avait fait m'arrêter sur ce livre et qui m'avait donné envie de m'intéresser au résumé. J'aime vraiment beaucoup : sombre, mais aussi mystérieuse. On se doute que ça ne parlera pas d'une histoire d'amour et de balades ensoleillées au parc.
    Si j'avais un reproche à faire, ce serait sur le titre, enfin la police du titre : je déteste quand un titre ne commence pas par une majuscule. Voilà, c'est bête, mais c'est comme ça. lol

    Concernant le style de l'auteur, j'ai vraiment beaucoup aimé ce que j'ai découvert. Il sait adapter sa plume au rythme de son récit. Au début, il y a beaucoup de phrases courtes, souvent incisives. On y sent l'urgence et la peur qui dévorent le protagoniste de l'intérieur. Puis, au fil des pages, cette urgence s'apaise et les phrases se font un peu plus longues. Un style vraiment très agréable et fluide, complètement maîtrisé, qui apporte un réel plus à cette histoire.

    Au début du livre, même si le thème n'est pas le même, j'avais toujours cette chanson de Stomy Bugsy en tête : Trop jeune pour mourir.


    Au début, j'ai eu peur de m'ennuyer. Qu'allait bien pouvoir nous raconter l'auteur alors que son protagoniste purge une peine de prison pour un temps indéterminé ?
    Que pouvait bien apporter ce huis-clos ? Ce livre n'allait-il pas être trop redondant, trop monotone ? Et bien pas du tout. Parce qu'on entre dans l'univers carcéral (même s'il est en isolement) en même temps que dans la tête de Jeff. On vit avec lui ses peurs, ses espoirs, ses craintes, ses rébellions. On y parle de désespoir, de colère, de déni, d'enfermement, de dépendance, de manipulations, de souvenirs, de racisme, de brimades, de pouvoir, de libre arbitre...

    Jefferson Petitbois
    , 17 ans, est considéré comme un monstre par ses semblables. Et il est vrai que ses crimes sont horribles (de nombreux meurtres et un viol), même s'il n'a pas l'air d'éprouver le moindre remord. Le fait qu'il soit noir n'a sans doute pas, non plus, joué en sa
    faveur, malgré son jeune âge. La justice le condamne alors à la peine capitale : la mort.
     
    Le jeune homme est alors conduit à la prison de Fresnes, où il Iboga - Christian Blanchardva faire la connaissance de la "Louisette", petit surnom donné à celle qui a déjà pris tant de vies : la guillotine. Cette vision met Jeff dans tous ses états. Il ne connait pas la date de son exécution et c'est ça le plus difficile à gérer pour lui : l'attente. Elle engendre une peur profonde et viscérale qui fait que le moindre bruit le terrifie. Difficile d'être serein quand vous ignorez si ce jour n'est pas le dernier que vous vivez...

    Mais nous sommes fin 1980, puis début 1981 et les élections présidentielles vont bientôt avoir lieu. L'un des candidats, François Mitterrand est pour l'abolition de la peine de mort. Alors commence une autre attente pour Jeff, un sursis tinté d'espoir. Mais lorsque la grâce présidentielle arrive faisant de lui de dernier condamné à mort français (gracié qui plus est !), il se rend compte d'autre chose : il va devoir passer le restant de sa vie en prison. Et la perpétuité, c'est long quand on n'a que 17 ans...

    Le jeune homme, après avoir été gracié, va changer de prison (que l'auteur ne nomme pas) et aller quelque par au bord de l'océan Atlantique. Là, il va faire des rencontres, des bonnes comme des mauvaises, et chacune d'entre elle, une en particulier, puis une seconde, vont le faire replonger dans le passé.

    Iboga - Christian BlanchardAlors ne vous attendez pas à un récit linéaire à ce niveau. Jeff se souvient, certes, mais tout est morcelé et pas forcément dans l'ordre chronologique. Pas de soucis à avoir, on s'y repère finalement très bien. C'est ainsi que l'on finit par connaître un peu mieux l'adolescent (enfin à ce moment du récit il est déjà devenu un homme), ce qu'il a fait et qu'il l'y a conduit.

    Bien que j'ai éprouvé de la compassion pour lui (il est si jeune et n'a pas eu une vie facile), j'ai aussi eu parfois envie de le baffer. C'est une chose de se dire que l'on n'a pas eu de chance dans la vie, c'en est une autre de dire que tout ce que l'on a fait de mal n'est pas de notre faute mais uniquement de celle des autres.

    Une enfant abandonné à la naissance, noir, ballotté de familles d'accueil en familles d'accueil, sujet aux fugues et à la violence, rempli de tellement de
    colère et de ressentiments... Une Iboga - Christian Blanchardultime fugue, un geste de désespoir et voilà qu'il rencontre Max, personnage mystérieux et charismatique (omniprésent dans les pensées de Jeff) qui va devenir son mentor et lui faire goûter à l'Iboga, une drogue hallucinogène venue d'Afrique, qui lui procurera un sentiment de toute puissance et d'invulnérabilité. C'est là l'opportunité d'une nouvelle vie pour l'adolescent. Et c'est ce qu'il va avoir, mais à quel prix ?

    Le côté psychologique de ce personnage est vraiment très bien amené et traité. On y voit son évolution, graduelle au fil des années. On le voit murir et évoluer, se questionner et chercher des réponses dans ce passé qui, finalement, continue de le hanter. Tout ça avec le sentiment d'oppression permanent que nous renvoie sa cellule de 10m², son heure de promenade quotidienne, sa douche par semaine...

    Via un certain axe, j'ai retrouvé un peu de La ligne verte de Stephen King. Un clin d’œil à la fois semblable et un peu différent. Mais, vous me direz, dans une prison il n'y a pas vraiment beaucoup de choix qui s'offraient à l'auteur à ce niveau...

    Iboga - Christian Blanchard 
    Concernant la fin, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, mais j'en ai été très satisfaite. J'ai encore une question qui me trotte dans la tête, mais cette part de mystère ne me dérange pas outre mesure. Non, vraiment une fin comme je les aime. Dans un sens, on peut dire qu'elle est belle.

    En résumé, j'ai plus qu'adoré cette lecture qui a frôlé le coup de cœur. C'est un thriller très addictif que j'ai vraiment peiné à lâcher. Cette lecture peut paraître très sombre et, par certains côtés elle l'est réellement (on y parle de meurtres, de viol, de drogue, d'humiliations, de manipulations, de dépendance...), mais on y parle aussi d'altruisme et d'amitié. Même si, comme moi, vous l'écouterez raconter son histoire sans le juger (ou pas), parfois avec empathie (ou non), mais sans pour autant lui pardonner ce qu'il a fait (je l'espère), je pense que vous serez touchés par l'histoire de ce jeune homme trop jeune pour mourir. Si vous décidez de sauter le pas, vous allez découvrir LA vérité. La vérité selon Jefferson Petitbois.

    Maintenant que la plume de Christian Blanchard m'a bien emprisonnée (sans mauvais jeu de mots vu que c'est un terme qu'il aime à exploiter dans ses romans), j'irai sans doute voir ce que donnent ses précédents livres. Je pense que c'est un auteur à suivre. ^^
    Je vous conseille par ailleurs d'aller lire cette très intéressante interview de l'auteur réalisée par les éditions Belfond.

     

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              Pour le dévorer, c'est par ici.     

     

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    « Réception du 20/02/2018Mute - Joseph Kochmann »

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  • Commentaires

    1
    Pikerun Penseur
    Vendredi 23 Février 2018 à 17:08

    Oh un débat qui m'intéresse, sur la peine de mort. 

    Je pense qu'elle devrait être réinstaurée mais à utiliser exclusivement dans les cas où on est sûrs et certains de la culpabilité de la personne et si les meurtres sont particulièrement horribles et sans remords concrets.

    Je pense que les tueurs ne prennent pas assez cher du tout, et finissent avec des décennies en prison ce qui n'est pas suffisant pour avoir mis fin à la vie de quelqu'un et détruit le quotidien de ses proches, surtout que parfois et plus souvent qu'on le croit, la prison est un service qui leur est rendu, de par le fait qu'ils sont logés et nourris gratuitement, et qu'ils vivent dans des conditions franchement encore très honorables, parfois plus honorables encore que dans leur vie normale.

    Par contre je trouve qu'on met en prison pour tout et n'importe quoi, pour des raisons débiles parfois, qui ne méritent pas du tout d'être privés de liberté, à moins que ce soit suite à des récidives avérées (du genre la personne n'en fait qu'à sa tête pendant plusieurs années) : aller en prison devrait surtout être réservé aux individus dangereux pour les autres et jugés incapables (peut-être durant un temps déterminé) d'être laissé libre, donc un cas qui reste quand même assez rare.

    Ça explique pourquoi parfois les prisons sont bondées. Par contre les amendes ça me semble assez persuasif, car prendre les gens par l'argent est souvent assez efficace. Mais on devrait ouvrir des centres de rééducation pour x et y troubles de conduite, à la place d'emprisonner les gens tout le temps, je pense, car l'objectif de base c'était de les réinsérer, au delà de les punir; mais je trouve que cet état d'esprit a vraiment changé.

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