Un nouveau recueil horrifico-fantastique qui fonctionne à merveille.

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Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Automne pour m'avoir proposé un autre de ses livres en SP via le site SimPlement.

J'en profite pour valider la catégorie n°96 (Un roman dont le thème est le voyage, l’exil, l’exploration, l’immigration (pas un séjour touristique ou un weekend)) du Défi Lecture 2023. Ici, Denis est envoyé en Enfer. Niveau dépaysement et exploration, il va être servi.

Concernant la couverture, je la trouve jolie. La composition fait bien ressortir le thème du livre, la couverture est assez sombre (comme son histoire) avec la lumière des bougies qui rend très bien. J'apprécie aussi d'y trouver le tome précédent, comme un petit rappel.
Comme pour son prédécesseur cependant, il est dommage qu'il manque la majuscule au début du titre (c'est un truc qui me stresse ! lol). 

Concernant la plume, j'ai été ravie de retrouver celle d'Automne. Elle est toujours aussi agréable, fluide, dans un registre très sombre que j'adore et avec ce concept qui me plait. Il y a des coquilles à déplorer, mais l'auteure en est informée et le problème devrait bientôt être réglé.

La Damnation est donc un T2, mais sans en être vraiment un. Vous pouvez tout à fait lire celui-ci sans avoir lu La Perdition, vous ne serez pour autant pas perdu vu que cette histoire est indépendante de la première. On y retrouve juste le personnage de Lucifuge Rofocale, plus un autre tout à la fin, ce qui peut vous amener à lire le T1 après, cela ne pose aucun souci.

Denis est un psychanalyste spécialisé dans les peur et les phobies infantiles. Coincé dans un petit cabinet depuis dix ans, il décide finalement de s'installer ailleurs. Il a d'ailleurs trouvé une belle maison à Loyes-les-Terrils qui pourrait à la fois lui servir de logement ainsi que de lieu de travail. Il n'en a vu que quelques photos, mais la maison lui plait et le prix (même avec quelques travaux à prévoir) est plus qu'attractif.

Mais l'annonce était bien trop belle pour être honnête !

En pénétrant dans cette maison, Denis se retrouve subitement garant d'une dette qui n'est pas la sienne et qui l'entraîne au fin fond de l'Enfer. Lucifuge Rofocale, son créancier, est clair sur le prix de la liberté : « 16 histoires vécues, 16 histoires rêvées, 16 histoires qui auraient pu être » qu’il devra recueillir sur un petit cahier auprès des âmes torturées rencontrées en chemin. Mais peut-on vraiment faire confiance à un démon ?

Ce livre est donc construit sur le même modèle que son prédécesseur : seize histoires indépendantes, mais qui tournent autour de celle du personnage principal.

Je vais tenter de vous parler de chaque nouvelle, mais sans spoiler. Juste vous en dire assez pour vous donner envie de les découvrir. ;-)

La folle du volant
Jordana est typiquement le genre de personne que je déteste rencontrer sur la route : celle qui pense que cette dernière lui appartient et qu'elle peut y faire ce qu'elle veut. En retard pour son premier jour de travail (mais ce n'est pas de sa faute, non !), elle compte bien rattraper le temps perdu en restant le pied au plancher.
La chute est juste excellente !

QR Mort
Et si un simple jeu, accessible via un QR Code, pouvait exaucer votre vœu le plus cher ? L'offre est tentante, n'est-ce pas ? Mais seriez-vous prêt à payer le prix en cas d'échec ? C'est ce que Marie et ses amis vont bientôt découvrir...
Une chute tout à fait bien amenée et glaçante !

Le cri
Vous ne croyez pas aux malédictions ? Vous devriez...
Nous assistons à la visite guidée du manoir La Rocheville, où un drame survient tous les cents ans, le 31 mai. Il se trouve que l'histoire se passe un certain 31 mai 2016...
Une chute qui reste parfaitement dans l'ambiance de la nouvelle.

Le tueur de l'ombre
Il est dit que l'on ne choisi pas ses parents, et c'est malheureusement vrai pour notre narrateur qui se retrouve à vivre seul avec une mère alcoolique qui le méprise et le rabaisse constamment. Pour autant, ce n'est pas un mauvais bougre. Une décision instinctive va alors lui montrer qu'il se pourrait que le pire ne soit pas derrière lui...
J'ai beaucoup aimé l'ambiance et la chute de la nouvelle. Pauvre de lui...

Phobie furieuse
Un thérapeute spécialisé dans les phobies qui pense que pour vaincre ce que l'on craint, il faut l'affronter. Mais tout le monde en est-il capable ?
Une chute sympa et, quelque part, juste.

Par couteau interposé
L'injustice de la vie. Un jeune homme d'une famille pauvre qui rêve de s'en sortir mais qui ne connait que la dureté et la brutalité de la rue. La rage envers ce monde le consume, comme une envie de vengeance.
Nous assistons à la levée d'un mystère, très bien amené.

Le pire des scénarios
Le lycée appelle Patricia pour la prévenir que son fils ne s'est pas présenté en cours. Angoissée de nature dès qu'il s'agit de son fils unique, la maman imagine tout de suite les pires scénarios possibles. Mais, et si il y avait pire ?
La chute est déchirante.

Coupez !
Un petit garçon fasciné par la magie et qui veut devenir un grand magicien. Son tour préféré ? Celui où l'assistante est coupée en deux ou transpercée par des épées et ressort indemne.
Une chute un peu... crade. lol

Les foies
Univers alternatif de Moi, Cathy.... Tibault et Cathy sont amoureux. Mais un jeu vidéo avec des zombies va changer la donne...
Une chute prévisible, mais non moins horrible.

L'emmurée vivante
Manuella est enfermée dans une petite pièce sombre depuis longtemps. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Sa seule évasion se trouve dans le sommeil et les rêves qui en découlent... lesquels se terminent toujours pas un brasier ardent. Qu'est-ce que cela peut-il bien signifier ?
Une chute à la hauteur de la nouvelle.

L'alchimiste
L'histoire de celui à cause de qui Denis se retrouve garant d'une dette qui n'est pas la sienne. Un alchimiste bercé dans les sciences occultes par son grand-père durant toute son enfance. Il a de grandes ambitions mais n'avait pas imaginé le prix à payer...
Il faut toujours être préparé, si l'on veut jouer avec des forces qui nous dépassent...

Dans la nuit, des yeux...
Alexis quitte le cocon familial et emménage dans une chambre chez l'habitant pour se rapprocher de son travail. Mais c'est sans compter sur Gaston, le chat gris de la propriétaire, qui semble le détester, et cette sensation persistante d'être observé la nuit.
La chute fait froid dans le dos.

Le 31 avril
Un jeune lord, beau et riche, décide de devenir le maître d'un démon. Mais il y a toujours un prix à payer et, même lorsque l'on croit gagner, en est-on vraiment certain ?
Chute sympa qui se sert encore une fois du réel.

La robe
Une jeune femme achète une robe pour laquelle elle a eu un coup de cœur. Mais, au moment de l'enfiler...
Une chute qui reste dans la lignée de la nouvelle.

L'insectophile
Yasmine est une jeune fille curieuse. Très curieuse. Trop curieuse. Il faut qu'elle sache tout sur tout le monde, c'est maladif. C'est pourquoi lorsqu'une nouvelle voisine arrive, il faut qu'elle en apprenne plus sur elle. La curiosité est parfois un vilain défaut.
La chute arrache des frissons et donne envie de se gratter.

Prenez garde, les vilains enfants !
Jimmy est un jeune garçon de dix ans. Il vit avec sa mère qui se tue au travail, et a donc très peu d'énergie à lui consacrer. Il se plait à terroriser ses camarades les plus fragiles avec une histoire que lui avait raconté son frère, celle de la voleuse d'enfants.
Chute en douceur, mais qui fait tout de même mal au cœur.

Seize nouvelles sombres, seize histoires différentes, seize fins cependant qui ne sont pas des plus heureuses. Quoi de plus normal quand au moins un des protagonistes en est le narrateur, et est donc une âme errante de l'Enfer. À ce propos, j'ai adoré chercher qui était ledit narrateur. Il y a parfois des indices avant pour le deviner, mais d'autres où on ne le sait qu'après lecture de la nouvelle. J'ai trouvé ce petit exercice personnel plutôt sympathique. ^^

Ces nouvelles sont donc sombres. Certaines sont angoissantes, d'autres sanglantes, d'autres plongent dans la folie et/ou la haine. Il n'y a rien de proprement gore, je pense même qu'elles sont un petit peu plus soft que dans La Perdition.

Elles sont toutes d'un bon niveau, amis j'ai particulièrement apprécié : La folle du volant, Le tueur de l'ombre, L'emmurée vivante, Dans la nuit, des yeux..., Prenez garde, les vilains enfants !. La robe est sans doute celle avec laquelle j'ai le moins accroché.

Concernant Denis, pas très rassuré au départ, on sent petit à petit qu'il prend à cœur sa mission, qui éveille même chez lui une curiosité assez morbide. Comment tout cela se finira-t-il pour lui ? Pour cela, il vous faudra lire ce livre. ;-)

Ce que je peux néanmoins vous dire, c'est que je ne m'attendais pas tout à fait à cette fin, mais que je la trouve parfaitement adaptée au roman. Franchement, Automne sait parfaitement nous tenir en haleine jusqu'au bout.

En résumé, j'ai passé un très bon moment entre les pages de ce livre, à la plume sombre, mais agréable et fluide. Encore une fois, j'ai adoré ce concept de nouvelles (toutes qualitatives) dans un roman, liées au personnage principal. Comme lui, je me suis prise au jeu de découvrir les histoires des âmes rencontrées au fil de sa quête pour éponger cette dette qui n'est initialement pas la sienne. La fin est à la hauteur de mes espérances.

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