« Un suspense psychologique d'une noirceur extrême, dense et suffocant, qui repousse les limites du genre. »
Kirkus

« Lorsqu'un psychopathe joue au jeu du chat et de la souris avec sa victime. Un thriller d'une force inouïe. »
Lisa Gardner

Résumé :
Annie O'Sullivan, 32 ans, est agent immobilier sur l'île de Vancouver. Par un beau dimanche ensoleillé d'août, alors qu'elle fait visiter une maison à un potentiel acquéreur, ce dernier la kidnappe...
Quand Annie se réveille, elle est prisonnière dans une cabane isolée en pleine forêt. C'est le début d'un enfer qui durera plus d'un an : douze mois où le Monstre - comme Annie le surnomme - fera d'elle sa chose. Torture psychologique, abus sexuels... : tout y passera, jusqu'à ce que la jeune femme parvienne enfin à s'échapper.

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Extraits :
⇒ Enfouir toute cette merde, c’est à peu près aussi efficace que de fermer sa porte un jour d’inondation. L’eau passe par tous les interstices, en attendant que la porte vole en éclats. Le tout est de savoir si elle éclatera quand même si je laisse l’eau entrer.
Je cours le risque de me laisser emporter par les flots.

⇒ J'ai fait pas mal de trucs dans cet endroit maudit. Des trucs que je n'avais pas envie de faire, des trucs que je ne me serais jamais crue capable de faire.
Mais cette fois-là, je crois que j'ai battu tous les records. Chaque fois que je me pose la question de savoir comment j'ai pu devenir le zombie que je suis aujourd'hui, je repense invariablement à ce moment. A cet instant où j'ai ouvert au diable la porte de mon âme.

⇒ Les gens passent leur temps à faire souffrir ceux qu’ils aiment. La nature humaine possède des ressources de malfaisance inépuisables.

⇒ Je croyais en avoir fini avec mon enfance, ma famille, mon chagrin, mais à force de se rouler dans la fange, on n'est plus capable de se défaire de l'odeur.
Vous pouvez acheter tous les savons du monde, vous continuerez d’attirer les mouches. Parce qu'elles savent. Elle savent que sous l'odeur du savon se trouve la fange. Vous aurez beau vouloir enlever toute cette merde, les mouches sauront toujours vous retrouver.

⇒ - Tuer est un truc bizarre. Les hommes ont toutes sortes de règles pour savoir dans quelles conditions c’est acceptable.
Il a ponctué sa phrase d’un petit rire.
- Légitime défense ? Pas de souci. Un médecin décrète que tu es fou ? Pas de problème. Une femme tue son mari pendant qu’elle a ses règles ? Ça peut aller, à condition d’avoir un bon avocat.

⇒ - J'ai besoin que tu me livres un secret que tu n'as jamais confié à personne.
- Quoi ?
- Ce que tu veux. N'importe quoi.
Il soutenait mon regard.
- D'accord. Certaines nuits, quand je n'arrive pas à dormir, je me relève et je mange du beurre de cacahouète à la cuillère, directement dans le pot.

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Mon avis :
Ça faisait longtemps que ce livre me faisait de l’œil, alors je me suis enfin lancée. ^^
Je dois dire que je ne regrette pas mon choix parce que la plume de Chevy Stevens est magnifique, légère et fluide. Surtout que cet ouvrage me permet de boucler une nouvelle catégorie du Défi lecture 2016, à savoir la n°38 : un thriller psychologique. ;-)

L'histoire nous est contée par Annie, à la première personne, après sa fuite et je dirais que le premier chapitre se situe à peu près au milieu de son histoire : le première fois où elle rencontre sa psy. Les chapitre sont tous construis de la même façon : dans les premiers paragraphes, Annie parle à sa psy, dans son cabinet. Dans ceux d'après, nous nous immergeons complètement dans son histoire (qu'elle raconte toujours, mais là nous passons dans le romancé, vraiment au cœur de ce qu'il se passe pour elle). D’ailleurs le titre de chaque chapitre est le numéro de la séance en cours.

J'ai tout de suite apprécié le ton donné dès le premier chapitre dont voici un extrait, pour mieux vous rendre compte.
Ne vous bercez quand même pas d’illusions. Ce n’est pas parce que vous avez l’air d’une petite grand-mère que ça m’amuse d’être ici. Au passage, vous seriez parfaite avec des aiguilles à tricoter. Et puis vous voulez que je vous appelle par votre prénom. Laissez-moi deviner... Vous appeler Nadine est censé me convaincre qu’on est copines ? C’est ça ? Que je peux tout vous raconter, même les trucs que je préférerais oublier et dont je n’ai aucune envie de parler ? Désolée, mais je ne vous paie pas pour être ma copine et je préfère continuer à vous appeler docteur.
Tant qu’on y est, mettons-nous d’accord sur les règles du jeu avant de commencer à rigoler une bonne fois pour toutes. Je ne marche que si c’est moi qui décide. Pas de questions. Même pas en douce, du genre : « Quel effet ça vous faisait quand... » Je suis d’accord pour tout vous raconter depuis le début, et si j’ai besoin de votre avis, c’est moi qui vous sonne. OK ?
Un dernier point, avant que vous me posiez la question. Non, docteur, je n’ai pas toujours été aussi chiante.
Annie a vécue une situation plus que traumatisante. Pour autant, c'est une battante, un brin cynique et amère, parfois agressive,  elle ne s’apitoie pas sur elle-même. Enfin pas trop. Elle doute, flippe à mort et souffre désormais de plein de TOC au quotidien. Ce n'est pas non plus Superwoman. Personne ne sortirait indemne d'une telle épreuve. Mais elle s'accroche et fait de son mieux pour s'en sortir, même si ce n'est pas toujours de la bonne façon.

Arrivé à la moitié du livre, elle s'est échappée du lieu de sa détention. Et là je me suis dit, mais what ? Qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir nous raconter pour tenir encore une centaine de pages ? O_O
Et bien en fait, il y a largement matière à continuer l'histoire, rien que sur l'évolution d'Annie et comment elle essaye de s'en sortir, ses relations avec son entourage, comment se passe l'enquête...

Pour le final, Chevy Stevens nous a réservé une bombe à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Franchement, qui aurait pu imaginer une telle chose ?
J'aime néanmoins la confidence qu'Annie fait à Christina tout à la fin. Elle est toute en émotion et m'a vraiment touchée.

En résumé, un livre que j'ai vraiment aimé et dévoré aussi vite que je l'ai pu. Le sujet est sombre et certains passages plus difficiles que d'autres. Surtout une partie en particulier qui m'a presque tiré des larmes (ceux qui l'auront lu comprendront, j'en suis certaine). Néanmoins, Chevy Stevens nous embarque dans son histoire sans problème. Je ne peux que vous le recommander. ^^