-
Vents Mauvais - Claire Rivieccio
Un thriller assez atypique, mais qui nous entraine à son bord dans l'immensité de l'océan.
Et vous, oserez-vous embarquer à bord du Narval, là où le goût du fer se mêle à celui du sel ?
C'était parti pour ressembler à une croisière de rêve et c'est très vite devenu le pire de ses cauchemars. Jamais Mimi n'aurait imaginé se retrouver dans une situation aussi effroyable. Où trouvera-t-elle la force de survivre ? Tandis qu'elle entend des hurlements sur le pont, elle se demande une dernière fois pourquoi elle a mis les pieds sur ce bateau maudit.Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Je voulais tout d'abord commencer par remercier les Éditions Plumes Solidaires pour m'avoir proposé ce livre en SP vie le site SimPlement.Je pourrais potentiellement valider plusieurs catégories (32) Un livre qui contient le mot sang (mais pas dans le titre) / 53) Un livre écrit par une femme / 61) Un livre dont le titre ne contient que deux mots / 62) Un livre publié cette année / 88) Lire un livre venant d’une maison d’édition que vous n’avez jamais lu ) du Défi Lecture 2018 avec ce livre, mais soit je les ai déjà validées, soit j'ai un autre livre de prévu. Je note donc les catégories, histoire de faire un possible switch à la fin de l'année, si besoin.
Concernant la couverture, je ne suis pas trop fan. En observant bien, on voit une femme et ce qui, je pense, est aussi l'océan. J'aime bien les superpositions d'images en général, mais là je trouve que ce n'est pas assez "clair". Néanmoins, j'aime beaucoup les couleurs.
Avant de commencer ma chronique à proprement parler, je vais juste évoquer avec vous un point qui m'a un peu fâchée : le nombre de pages du livre. On me "vend" un ebook de 208 pages. Je m'attends donc à avoir une histoire d'à peu près 200 pages... Et bien non. Alors que l'on se dit que l'on va savourer la fin, on subit une cruelle désillusion : l'histoire s'arrête abruptement dans les pages 160... Le reste (une quarantaine de pages) est majoritairement pris par l'extrait d'un autre livre et par les traductions de mots/d'expressions en espagnol utilisés dans le récit, à raison d'une traduction par page...
Je trouve ce choix vraiment dommage. Après, je peux comprendre que cela ait été fait (pure spéculation de ma part !) dans le but de ne pas effrayer les lecteurs avec un livre "trop petit", des lecteurs qui pourraient se dire que l'intrigue ne saurait être assez développée avec si peu de pages. Mais "mentir" au lecteur, ce n'est pas mieux. C'est même pire, au contraire, parce que l'on est forcément déçu...
J'ai découvert ici la plume de Claire Rivieccio pour la première fois et c'est une bonne surprise. Son style est agréable et fluide, tout en sachant adapter le rythme en fonction de l'action et de l'intensité des scènes. Une très bonne qualité.
Ce livre est entre terre et mer, et en plusieurs voix. Je m'explique. On suit deux aventures "différentes" mais étroitement liées : celles de l'équipage du voilier ainsi que celles des gens qui ne sont pas sur le bateau, tout en ayant le point de vue de plusieurs personnages des deux côtés. J'aime beaucoup cette alternance qui, je trouve, apporte toujours un petit plus au récit.
Mais quid de l'histoire ? Alors, en gros, pour ne pas trop vous en dire, Cyprien et Mimi (fraîchement amoureux) embarquent sur un voilier, le Narval, qui doit les emmener de Honfleur jusqu'au Sénégal. Le jeune homme est novice, rêveur, mais volontaire, séducteur aussi, et il n'a pas eu de mal à convaincre la jeune femme de tout abandonner pour le suivre jusqu'au bout de son rêve... qui se transformera peu à peu en cauchemar !
A bord du Narval, on trouve également Bijou et Double-Zéro, deux hommes (l'un blanc, l'autre sénégalais) qui ont la mer dans la peau et préfèrent passer leur temps sur l'océan plutôt que sur la terre ferme. Il y a aussi Wilfried, distant, blessant, fin manipulateur, seul maître à bord et Ghetty, hautaine, méprisante, petite fille, capricieuse : les propriétaires du voilier. Des gens très particuliers... mais Wilfried est aussi un excellent skipper qui connait par cœur son navire et le contrôle d'une main de maître.
De l'autre côté, il y a Nathalie, dit Nath, la grande sœur de Mimi qui s'inquiète de ne plus avoir de nouvelles depuis deux semaines. Après tout, c'est sa petite sœur et elle était contre ce voyage ridicule avec ces inconnus. Sur le conseil d'une collègue, elle va aller engager un détective privé, Delfrédo, pour la retrouver. Ce dernier va donc se lancer à la poursuite de cet insaisissable Narval.
Vous l'aurez compris, nous sommes sur un mi-thriller/mi-policier maritime. C'est un peu dépaysant, mais le fait que l'auteure connaisse son sujet le rend accessible et plaisant à lire. Plus réaliste aussi, parce que l'on se raccroche à des faits, à des gestes, à du vocabulaire. Je n'y connais rien du tout en navigation, mais je ne me suis pas du tout ennuyée, même avec les termes et les actions un peu plus techniques.
Niveau personnages, j'ai trouvé le couple de skipper bien travaillé et assez approfondi, avec chacun leur caractère, mais aussi ce même attachement profond et réciproque qui les unit. J'ai beaucoup aimé le personnage de Double-Zéro, ce marin sénégalais plutôt flegmatique et économe de paroles. Il a la mer dans le sang et a ce je ne sais quoi qui a fait que je m'y suis beaucoup attachée. Quant aux autres personnages, ils sont aussi travaillés, mais j'ai moins accroché. Surtout à Delfrédo, malgré le fait qu'il ne lâche rien durant son enquête.
Niveau suspense, il est relativement présent, vu qu'on se demande quasiment tout le long si les personnages vont s'en sortir et, si oui, comment. Il y a quand même un moment où l'auteure à réellement réussi à me surprendre, pour mon plus grand plaisir. On sent aussi une certaine forme d'oppression au sein du voilier quand, en pleine mer, on se retrouve dans un huis-clos en plein cœur de la tempête. Et je ne parle pas forcément que de phénomène météorologique...
Concernant la fin, je ne peux pas dire que j'ai été déçue, mais j'aurais aimé un peu plus d'action à un moment. Argh ! C'est compliqué de vous donner clairement mon ressenti sans spoiler... Disons juste que j'aurais aimé qu'elle soit un peu plus approfondie. Néanmoins, j'ai apprécié l'épilogue.
En résumé, nous avons là un petit thriller/policier maritime qui nous entraine du nord de la France jusqu'au Sénégal en passant par les Îles Canaries et les Antilles. J'ai aimé le choix de l'auteure de faire se situer une partie de l'intrigue sur un bateau, avec tout ce que cela comporte : gros temps, termes techniques, conduite, gestion, paysages... On a vraiment la sensation de voyager. Les personnages ne sont pas en reste et sauront certainement provoquer en vous plusieurs sentiments contradictoires.
Si je vous conseille ce livre ? Oui, je pense que c'est une expérience à tenter. ;-)Pour le dévorer, c'est par ici ou par là.
« Piège Conjugal - Michelle RichmondAmeline joueuse de flûte - Clémentine Beauvais & Antoine Déprez »
Tags : Vents Mauvais, Claire Rivieccio, thriller, policier, voilier, océan, navigation, meurtres, torture, cruauté, disparition, enquête, détective, trafic, déviance
-
Commentaires
J'ai lu ce livres il y a quelques temps, j'avais bien aimé la lecture même si comme toi j'ai râlé dans ma chronique pour ces pages manquantes, j'ai été très frustrée !
J'ai trouvé que c'était un huis-clos intéressant avec des personnages atypiques dans un cadre méconnu, ravie de voir que tu as également apprécié la lecture dans son ensemble :)
-
Jeudi 2 Août 2018 à 14:56
-
Ajouter un commentaire
C'est comme quand on achète un paquet de pâtes (c'est un exemple) au supermarché, s'il y a 15% de pâtes en moins qu'indiqué sur le paquet, bah c'est du vol... :)
Pas de différence avec les livres !
Encore que vous l'avez eu "gratuitement" mais c'est stupide s'il y a un mensonge volontaire de la part de la ME, c'est un peu prendre les gens pour des pigeons, bien qu'il soit toujours bon d'être indulgent si c'est la 1ère fois.