Complètement séduite par les personnages et l'intrigue.

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Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Média Livres pour m'avoir proposé ce livre en SP via le site SimPlement.

J'en profite pour valider la catégorie n°90 (Livre dont un des personnages principaux travaille de ses mains (construction, artisanat…)) du Défi Lecture 2024.

Concernant la couverture, je la trouve très jolie. J'aime les différents tons de bleu, le personnage central (même s'il me parait un peu trop vieux et pas assez habillé pour être Simon), le château en arrière-plan (à moins que ça ne soit le temple) et ces pierres qui semblent léviter et vouloir se mouvoir.

Concernant la plume d'Élodie Alauzet, je l'ai trouvée fluide et agréable, immersive et addictive. L'action n'est peut-être pas le centre de ce premier tome, mais l'auteure sait faire en sorte que l'on ne s'ennuie pas, avec des personnages attachants et une alternance de points de vue.

Le fait que la première page de chaque chapitre soit noire avec une écriture blanche est super sympa (bien que pas très pratique à lire sur liseuse). La chouette effraie qui la complète est vraiment très jolie, tout comme la brume en bas de page. J'ai également beaucoup apprécié les photos que l'on voit parfois à la fin des chapitres. 

Simon est un adolescent de quinze ans. Orphelin, il vit à Oton, un petit village à l'ouest du royaume. Son maître, David, est un tailleur de pierre qui l'a pris sous son aile et lui enseigne tout ce qu'il sait de son art. Bien lui en a pris, parce que Simon montre de réelles dispositions et un talent certain.

C'est aussi ce que pense le riche marchand qui a commandé la statue que le jeune garçon vient de terminer, à tel point qu'il la pensait faite par David. Il l'encourage vivement à se rendre à la capitale, White Falls, pour ne pas laisser son talent mourir à la campagne.

Simon s'y refuse dans un premier temps, ne voulant pas quitter ce village duquel il n'est jamais sorti, et ne voulant pas abandonner son maître à la santé fragile ni ses meilleurs amis. Le vieil homme, convaincu qu'il n'a plus rien à lui apprendre, finit néanmoins par le convaincre et lui trouve une place dans un groupe d'artistes itinérants, qui se rend justement à la capitale. Les adieux sont un crève-cœur et, à peine monté dans la charrette, il le regrette déjà.

Il se réveille trois semaines plus tard avec pour dernier souvenir son départ d'Oton. Simon apprend alors qu'il est dans le château de la reine, que le village dans laquelle ils ont fait halte a été attaqué et qu'il est le seul survivant du massacre. Cela fait beaucoup en une fois.

Il va donc devoir faire avec ses souvenirs absents (ou plutôt sans), le temps que son amnésie disparaisse, et trouver sa place au château. Pas facile lorsque l'on est un campagnard, que l'on fait des cauchemars, qu'on s'aperçoit qu'on arrive à faire de "drôles" de choses avec la pierre alors que la magie est très mal vue et qu'on est attiré par l'assassin la plus connue du royaume.

Simon est un personnage que j'ai beaucoup aimé. Il est gentil et sincère, aidant et un poil timide, passionné par son métier, pudique, assez facilement impressionné parce qu'il ne connaît pas et plutôt mûr pour son âge. Honnêtement, j'ai eu vite tendance à oublier qu'il n'avait que quinze ans et à le considérer comme un jeune homme à la petite vingtaine. 

Il va faire la rencontre de plein de personnages hauts en couleurs au sein du château : Emma, la gouvernante maternelle, mais inflexible, Edmund, le guérisseur paternel, Lucrezia, une assassin au service de la reine qui n'a pas la répartie dans sa poche, Thomas, le capitaine de la garde, la Reine, un duc très protocolaire... Nous aurons donc le point de vue de tout ce petit monde, et d'autres personnages encore.

Même si j'ai beaucoup aimé Emma, Edmund et la Reine qui n'est pas inintéressante, j'ai surtout énormément accroché au personnage de Lucrezia, même si j'ai du mal à la voir être qualifié de "jeune femme" alors qu'elle a cinquante ans (oui, même si elle parait la vingtaine et a le caractère qui va avec), surtout dans les chapitres de son point de vue.
C'est une femme torturée par son passé, assassin de la Reine, qui préfère vivre sans attaches pour n'offrir aucun point faible. Elle est très habile dans ce qu'elle fait, pas bête pour un sou et loyale (même si elle a un peu de mal avec l'autorité). Elle a une langue plutôt acérée, malgré son côté désinvolte, ce qui amène pas mal d'humour.

L'auteure prend le temps de planter son décor, la situation géopolitique du royaume de Kalhem ainsi que ses personnages et tout ce qui va avec : complots, prophétie, vengeance, histoires de cœur, passé tourmenté, amitié...

Du coup, comme dit plus haut, l'action n'est pas énormément présente dans ce tome qui nous présente les bases de l'histoire, mais elle est largement compensée par l'histoire en elle-même, ainsi que par des personnages très travaillés, attachants et vivants, parfois hauts en couleurs, et les multiples points de vue qui en découlent. Croyez-moi, je ne me suis pas du tout ennuyée.

Concernant la fin, elle nous laisse le souffle court et dans l'attente d'une seule chose : la suite !

En résumé, ce livre de fantasy médiévale a frôlé le coup de cœur. J'ai malheureusement l'impression de ne pas arriver à trouver les mots justes à mettre dans cette chronique pour lui rendre un meilleur hommage. Sachez néanmoins que même si l'action n'est pas omniprésente et que l'auteure pose son décor avec soin, l'histoire, le suspense, les nombreuses révélations et les multiples points de vue de ces personnages attachants ont fait que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Je vous conseille plus que fortement cette lecture.

          Pour le dévorer, c'est par ici ou par là.